Uniques en France, les vignobles de Collioure-Banyuls sont perchés face à la mer sur des parcelles vertigineuses. Les vignerons qui les cultivent doivent faire face à plusieurs défis si ils veulent continuer à vivre de leur métier : sécheresse, coût de la main d'oeuvre... Pour tenter d'y faire face ils viennent de lancer un plan de relance pour adapter leur filière.
Dans les Pyrénées-Orientales, la commune de Banyuls-sur-Mer a beau compter moins de 5 000 habitants, elle est connue partout en France pour son vin. Ces vignes, uniques en France, sont situées sur des parcelles vertigineuses face à la mer. Un décor de carte postale mais où aucune mécanisation n'est possible.
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À cause des contraintes que ce terrain impose, la pérennité de ces vignes est menacée. "On a un besoin de main-d’œuvre très important, la sécheresse a un impact terrible sur nos rendements. Nos raisins coûtent cher et économiquement le prix de nos bouteilles ne nous rémunère pas suffisamment" tente de résumer Romuald Peronne, président du syndicat des vignobles de la côte Vermeille, pour expliquer la situation.
Aujourd'hui, une bouteille de Collioure-Banyuls a un coût de revient de 10 euros par bouteille. Plusieurs stratégies s'offrent aux viticulteurs du cru pour continuer à vivre de leur travail : diminuer leurs coûts de production, faire accepter un prix de vente plus cher auprès des consommateurs, relocaliser certains vignobles et développer l'œnotourisme dans la région pour diversifier les sources de revenus.
Un plan de relance pour adapter la filière
Pour réfléchir à l'adaptation de leur filière, les vignerons de la côte Vermeille viennent de lancer un plan de relance, vendredi 15 mars 2024. Ce plan comprend une étude sur 3 ans pour déterminer quelles vignes pourraient être relocalisées. "On va évaluer les données climatiques, du sol et du sous-sol et voir quelle adéquation est possible entre ce terroir et le type de vin que l'on peut produire" explique Marc Ouvré, ingénieur en agriculture.
Soutenu par la région, ce plan à 150 000 euros vise aussi à développer l'œnotourisme dans la région. "On veut que les touristes ne viennent pas seulement pour la mer mais aussi pour découvrir nos vignobles. Cela permettrait de mieux comprendre d'où vient le prix de nos bouteilles" explique Romulad Peronne, président du syndicat des vignobles de la côte Vermeille.
Pour lui, ce plan de relance est la dernière chance de sauver l'un des fleurons du patrimoine catalan. "On n'a pas le choix si on veut continuer à vivre de la vigne sur ce territoire" reconnaît-il avec dépit.