VIDEO. Mineurs isolés : "l'idée c'est de pouvoir les apaiser", à Montpellier ce centre "refuge" pour les jeunes migrants obligés de fuir leurs pays

L’Estanc, centre d’accueil d’urgence à Montpellier, offre un refuge temporaire à de jeunes migrants isolés. Entre suivi psychologique, apprentissage du français et projets artistiques, ces jeunes, souvent traumatisés par l'exil, y retrouvent des repères et l'espoir d'un avenir meilleur.

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À Montpellier, le centre d’accueil d’urgence pour mineurs isolés, l’Estanc, offre un havre de transition à de jeunes migrants qui ont fui leur pays, souvent seuls et sans ressources. Géré par l’association SOS, ce centre, ouvert en 2021, accueille des jeunes venus de pays tels que le Mali, la Guinée, la Côte d’Ivoire, la Libye, et parfois de régions aussi éloignées que le Pakistan ou le Venezuela.

Récemment, ces jeunes ont participé à un projet artistique collaboratif dans ce lieu de vie provisoire. « On l'a fait tous ensemble, tous les jeunes ici. C'est ça qui me plaît, je suis très content », confie l'un d'eux. Encadrés par un plasticien, ils ont voté démocratiquement pour choisir trois compositions qu’ils ont ensuite réalisées. Une manière de découvrir l’art mais aussi les valeurs de citoyenneté.

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L’Estanc, centre d’accueil d’urgence à Montpellier, offre un refuge temporaire à de jeunes migrants isolés. Entre suivi psychologique, apprentissage du français et projets artistiques, ces jeunes, souvent traumatisés par l'exil, y retrouvent des repères et l'espoir d'un avenir meilleur. ©FTV.

Un cadre rassurant

Ce centre offre un cadre rassurant, où chaque jeune peut se reconstruire après avoir vécu les traumatismes de l'exil. Un jeune Guinéen raconte : « Je voulais quitter la Guinée car j'ai perdu ma mère. J'ai personne pour m'aider là-bas. La route aussi m'a traumatisé. J'ai vu des cadavres, des gens qui sont morts sur la route. » Une fois arrivés à l’Estanc, les jeunes bénéficient d’un suivi médical et psychologique pour les aider à surmonter leurs épreuves passées.

La psychologue du centre explique : « L'idée c'est de pouvoir les apaiser au mieux pour qu'ils puissent pleinement bénéficier de l'accompagnement. » Cet accompagnement se matérialise à travers des cours de langue, d’informatique, et même de cuisine. « Chaque semaine, on nous donne de l'argent, pour aller faire nos courses pour cuisiner pour nous-mêmes », décrit une jeune participante des cours de cuisine.

L’apprentissage de la langue française est une priorité. « Lorsque tu es en train de faire des papiers, si tu n'as pas étudié, c'est quelqu'un d'autre qui viendra signer à ta place », souligne un jeune accueilli dans le centre. Apprendre à lire et écrire en français est essentiel pour leur intégration et leur autonomie future.

Certains reprendront le chemin de l'exil

Cependant, tous ces jeunes restent dans l’incertitude concernant leur statut administratif. Déclarés mineurs, c’est un juge pour enfants qui tranchera leur sort. Après un séjour de 45 jours à deux mois à l’Estanc, environ 40 % de ces jeunes poursuivent leur parcours au sein de l’Aide Sociale à l’Enfance, tandis que d'autres sont réorientés vers le système pour adultes. Malheureusement, certains reprennent le chemin de l'exil.

L’année dernière, 277 jeunes ont été accueillis dans ce centre. Comme l’a souligné un rapport parlementaire, ces mineurs isolés sont particulièrement vulnérables face aux réseaux de délinquance. « La prise en charge par les départements est fondamentale dans le cadre de leur propre sécurité », conclut le rapport.

L’Estanc, avec ses 50 places, continue d’offrir un refuge et une chance de se reconstruire à ces jeunes qui ont connu l’enfer de l’exil.

Écrit avec Delphine Aldebert.

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