Le couple tricolore remporte la médaille d'or de danse sur glace aux championnats du monde de patinage artistique, samedi à Montpellier, après 2015, 2016, 2018 et 2019. Au total, il s'agit de leur onzième titre international, cinq titres mondiaux, un titre olympique et cinq titres européens.
Vêtu de beige et de brun, le couple français a ébloui la patinoire de Montpellier et ses 7.000 spectateurs surexcités, s'offrant un cinquième titre mondial.
Gabriella Papadakis 26 ans et Guillaume Cizeron 27 ans ont également amélioré leurs propres records du monde du programme libre (137,09) et du score cumulé (229,82). La veille, le duo avait déjà amélioré son propre record du monde de la danse rythmique de près de deux unités.
La compétition organisée en France est l'occasion d'une "belle célébration" à domicile, qu'ils ont parfaitement honorée, eux qui sont revenus cette saison d'une période de vingt mois sans compétition.
Ce cinquième sacre fait d'eux les premiers quintuples champions du monde du patinage français. Dans l'histoire de la danse sur glace, seuls les Soviétiques Lyudmila Pakhomova et Alexandr Gorshkov les devancent désormais au nombre de titres mondiaux, avec six entre 1970 et 1976.
S'attaqueront-ils à ce record ?
En conférence de presse, le duo tricolore a estimé avoir "beaucoup de chance d'avoir pu vivre ce moment". Les récents champions olympiques ne se sont toujours pas prononcés sur la suite qu'ils comptent donner à leur carrière.
Comment avez-vous vécu ce cinquième sacre mondial ?
Guillaume Cizeron : C'est un grand plaisir. Toute la semaine a été assez fabuleuse. On a essayé de profiter de chaque instant. Le public a été absolument incroyable. C'était un très bel événement, on a pu le partager avec nos amis, nos familles, nos coachs. C'était vraiment magique. C'était difficile de s'entraîner pour venir ici, parce qu'on n'avait pas d'objectif particulier : on veut toujours gagner évidemment, mais ce n'était pas une médaille qui manquait à notre palmarès, on n'avait rien vraiment à prouver. On l'a fait avant tout pour faire plaisir à ceux qui nous entourent, et pour prendre du plaisir aussi. Je suis juste très content qu'on ait pu avoir cet événement avec un stress légèrement moindre qui nous a permis d'apprécier d'autant plus tous ces moments.
Gabriella Papadakis : C'était merveilleux. On n'aurait pas pu avoir un plus bel événement, avec le public, l'ambiance, toute notre famille... Et le fait de finir sur le podium avec des gens qui font partie de nos meilleurs amis comme ça, ça rend la fin de ce cycle assez exceptionnel. On n'a pas beaucoup d'occasions de patiner à la maison, ça arrive une fois dans une vie. On a beaucoup de chance d'avoir pu vivre ce moment.
Que représente-t-il ?
Guillaume Cizeron : Pour nous, cette médaille, c'est la fin d'un cycle, c'est une page qui se tourne. Il y a beaucoup de plaisir, il y a aussi beaucoup de nostalgie. C'est passé très vite et en même temps, on a vécu tellement d'aventures ensemble et avec tous nos coéquipiers. On est une école vraiment soudée (à Montréal). Vous avez pu voir après le podium qu'on partage vraiment notre bonheur avec nos coéquipiers. C'est ça qui rend les choses d'autant plus savoureuses, même par rapport à il y a quelques années, où il n'y avait peut-être pas encore autant de liens tissés entre nous. À Pékin, on concourait vraiment pour l'or. Là, c'était plus une célébration de notre parcours, de notre école.
Gabriella Papadakis : Cette compétition, c'était comme une compétition bonus. Depuis quatre ans, on était vraiment concentré sur les JO, on voulait vraiment la médaille d'or olympique. Pour nous, venir là c'était vraiment une célébration. Évidemment, quand on est arrivé, le stress de la compétition est venu, mais c'est très différent de Pékin : on avait envie d'offrir des belles performances à notre public qui ne nous avait pas vus depuis longtemps, et à nous aussi, de nous offrir une belle victoire devant notre public.
À quoi va rassembler la suite pour vous ?
Guillaume Cizeron : On a la tournée de l'équipe de France (en avril), des vacances, d'autres tournées probablement. Et ensuite, on verra...
"Un retour parfait, une saison parfaite", salue l'entraîneur
"C'était un retour parfait, une saison parfaite", a salué l'entraîneur de Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, Romain Haguenauer, après le cinquième sacre mondial de ses élèves, un mois après l'or olympique.
"On souhaite que ça ne soit pas le dernier (moment), peut-être que ça le sera, et si c'est le dernier, ça aura été beau jusqu'au bout".
Romain Haguenauer.
"Aujourd'hui (samedi), tout a été parfait. Ils ont fait une saison parfaite, un retour parfait. Ce sont d'immenses champions", a-t-il poursuivi. "S'ils arrêtaient aujourd'hui, la danse sur glace aurait certainement besoin d'un certain temps avant de retrouver" des champions comme eux.
"Ils ont des notes hallucinantes, on est dans du quasi parfait, c'est du jamais vu", a-t-il conclu.