Le secteur de la restauration est en pénurie constante de main-d'oeuvre en Occitanie. Et le phénomène est encore accentué sur le littoral par un problème de logement. Ils sont trop peu nombreux et trop chers. Ce manque de personnel inquiète les professionnels qui préparent déjà la saison estivale.
A quelques semaines de l'ouverture de la saison touristique, les saisonniers ne se bousculent pas. Pourtant, en Languedoc et en Roussillon, plus de 50.000 emplois sont à pourvoir.
Dans l'Hérault, les besoins en personnel sont nombreux dans l'hôtellerie et la restauration. Les recrutements ont débuté mais peu de postes trouvent preneur.
Des emplois peu attractifs
C'est un matin calme de février dans cet établissement de bord de mer de La Grande-Motte. Mais en coulisse, on recherche activement une quinzaine de saisonniers.
On cherche des serveurs, des chefs de rang, des cuisiniers. Dès que j'ai un CV qui arrive, je fais faire un essai, je ne fais plus d'entretien. Mais il y a très peu de candidat.
Emilie Lecompte-Meunier, responsable de salle dans un restaurant de La Grande-Motte.
Un recrutement vital. Car à la belle saison, le restaurant sert jusqu'à 600 couverts par jour.
Le littoral cumule les handicaps
Les raisons de la pénurie sont connues, salaire peu motivant, travail pénible, horaires contraignants et jours de repos en semaine. Des freins à l'embauche qui pénalisent également les paillotes et restaurants de plage dans lesquels les besoins sont nombreux.
Autre restaurant, mêmes soucis. Avec en supplément au menu, les problèmes de transport et d'accès aux stations balnéaires.
A La Grande-Motte, Carnon ou Palavas, on a un problème de transports en commun. Le tramway s'arrête à Pérols ou Lattes. Ensuite rien. Et les salariés qui viennent en voiture soit ne trouvent pas de stationnement, soit cela coûte cher. Sans parler des embouteillages...
Jacques Mestre, restaurateur et président de l'Umih.34, Union des Métiers et des Industries Hôtelières.
Et pour finir, le gros point noir sur le littoral, c'est le logement.
"Moi, j'habite dans un tout petit logement avec mes 2 enfants. On s'entasse depuis 18 mois comme cela mais on ne trouve rien à cause des locations saisonnières" explique Rachid, salarié à l'année à La Grande-Motte.
Même soucis pour Fédérico, salarié saisonnier "Ca fait un mois que je suis ici. Le Airbnb me coûte 500 euros pour 10 jours. C'est très cher. Presque toute ma paie y passe".
Le président de l'Umih.34, l'Union des Métiers et des Industries Hôtelières, va rencontrer le préfet de l'Hérault pour aborder la question. En attendant, faute de personnel, il va réduire le nombre de tables de son restaurant. Une première en un demi-siècle d'existence.