Il est l'un des rares députés de la majorité qui menacent de ne pas voter la réforme des retraites. Avant l'examen du texte en séance plénière lundi, Patrick Vignal, élu de l'Hérault, persiste et signe sur le plateau du journal de France 3 Occitanie, ce vendredi 3 janvier 2023.
Avant la prochaine journée d'action contre la réforme des retraites mardi 7 février 2023, Elisabeth Borne a tenté encore une fois de convaincre hier soir sur France 2 sans toutefois faire évoluer le texte pour des aménagements à la marge. Elle renvoie la balle à l'Assemblée nationale qui commencera à l'examiner en séance plénière à partir de lundi 6 février.
Député Renaissance de l'Hérault, Patrick Vignal répète depuis plusieurs jours qu'il ne votera pas le texte en l'état. Il répond aux question de Valérie Luxey.
Patrick Vignal, vous êtes l'un des rares de la majorité à menacer de ne pas voter ce texte. La Première ministre vous a-t-elle convaincu hier soir ?
On doit faire notre travail, on est des parlementaires. On est payés pour ça. Ou vous êtes des parlementaires godillots, ou vous faites avancer les choses. Ça fait trois mois que je travaille avec un groupe de travail pour améliorer le texte. Les femmes, ce n'est pas assez suivi. Les seniors ? Vous trouvez normal dans une entreprise qui fait des bénéfices, elle vire les seniors. Vous trouvez normal que les sapeurs-pompiers n’aient pas de clause de pénibilité ?
Ou vous êtes des parlementaires godillots, ou vous faites avancer les choses.
Patrick Vignal
Il y a un amendement porté par mon groupe pour les sapeurs-pompiers, il y aura des amendements pour les femmes, il y en aura pour les seniors parce que j'estime qu'on doit faire évoluer ce projet.
Donc en l'état, vous n'êtes toujours pas convaincu par le projet gouvernemental ?
Non, non, mais je suis convaincu qu’avec mon groupe de travail à l'Assemblée, nous allons tout faire pour remettre de la justice.
Finalement, le gouvernement a davantage négocié avec les députés Les Républicains qu'avec les députés frondeurs de sa propre majorité. Vous avez le sentiment de ne pas de compter encore dans cette majorité ?
On est là pour changer les choses. Moi, je suis un porteur d'eau. Vous savez que dans l'Hérault, c'est là où […] les femmes sont aujourd'hui avec une retraite très très basse. Par rapport à PACA, par rapport à l’Île-de-France. Donc moi je vais être clair : ce qui nous intéresse, c'est faire évoluer ce programme. Je pense qu'il fallait la faire cette réforme, ça me gêne pas 64 ans. Ce qui me gêne, c'est la pénibilité. Moi j'aimerais qu'on invente déjà ce qui se passera après. Un maçon à 64 ans ne peut plus bosser. Une infirmière, une aide-soignante, la société est en train de changer…
Ce qui me gêne, c'est la pénibilité.
Patrick Vignal
Après, est-ce que ce ne sera pas trop tard ?
Ca ne sera jamais trop tard. Une loi se fait et se défait. Moi, je n’ai pas de souci, je sais pourquoi je suis là, c'est grâce Emmanuel Macron. Mais il y a deux solutions : ou on a des députés qui se cachent dans les bureaux, ou on a des députés qui vont au contact. Moi, je suis allé au contact.
Je sais pourquoi je suis là, c'est grâce Emmanuel Macron.
Patrick Vignal
Vous savez la nouveauté d'aujourd'hui, c’est 25% de télétravail. Aujourd'hui, les gens ont une nouvelle relation au travail avec la vie personnelle. Le Covid-19 est passé par là. Inventons une autre société !
Vous n'avez pas l'impression de parler davantage à vos électeurs plutôt qu'à votre gouvernement ou à votre majorité ?
Je ne parle pas à mes électeurs, je suis député de la nation. Mon problème à moi - je suis à mon troisième mandat - ce n’est pas savoir si je serai réélu, ce n’est pas mon problème, ça ne l’a jamais été. Mon problème à moi, c'est que quand il y a écrit "réforme juste", il faut qu'elle soit juste. Vous trouverez normal que les enseignants, les professeurs des écoles au lieu de partir à leur date anniversaire partent en fin d'année ? On a un amendement pour régler ça. Si vous êtes enseignante dans une école primaire, vous êtes né en octobre et que vous devez partir à la retraite, vous ne partirez qu'au mois de juin. Est-ce que c'est juste ? Non. Nous allons le rétablir. Et t il n'y a pas que Les Républicains qui proposent. La preuve, l’amendement des sapeurs-pompiers, c'est le groupe Renaissance.