Violences conjugales à Montpellier : 2 victimes par jour en consultation au CHU

Chaque jour, en moyenne, deux victimes de violences conjugales consultent au CHU de Montpellier un médecin légiste pour examiner leurs blessures. Les victimes sont ensuite accompagnées par des associations.
 

Depuis le début de l'année, 93 femmes ont été tuées sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint en France, dont 10 dans la région Occitanie. Avant que ces féminicides se produisent, il y a souvent des violences conjugales.

Les femmes sont les principales victimes des violences conjugales. Première étape : le CHU de Montpellier. En moyenne, chaque jour, deux victimes de violences conjugales se rendent dans ce centre hospitalier. Elles sont essentiellement envoyées par réquisition judiciaire. Seulement 19% des victimes portent plainte

L’unité de victimologie du service médico-légal comporte trois activités : les cadavres, les gardés à vue et les victimes vivantes. Dans cette unité, environ 3500 personnes sont consultées tous les ans aux heures ouvrables, dont 600 cas de victimes de violences conjugales. Ce service a été créé grâce à la réforme de la médecine légale en 2011. Les blessures examinées sont dans 65% des cas portées au visage.
 

Interview du professeur Eric Baccino, médecin légiste au CHU de Montpellier ©France 3 Occitanie


Il est difficile de recueillir des témoignages. Certaines femmes sont en danger de mort. Le professeur Baccino regrette :
 

Le pire que j'ai vu dans ma carrière, c’est 3 ou 4 des femmes que j’ai vu en consultation vivantes et que j’ai autopsié quelques semaines plus tard… c’est triste comme histoire.

 

556 femmes et 3 hommes au CIDFF 34 en 2018


Avant d'en arriver au pire, les sévices commencent souvent par des violences psychologiques. Un cercle vicieux où se succèdent périodes d'agression et périodes de rémission.

Au Centre d’information des droits des femmes et des familles (CIDFF) à Montpellier, des spécialistes du problème forment les professionnels et offrent une écoute à ces victimes.

En 2018, l’association a reçu 556 femmes et 3 hommes victimes de violences conjugales. Un accompagnement psychologique, juridique et une médiation familiale sont proposés. Un espace emploi et formation permet de penser la réinsertion de ces femmes dans la société.

Fleur Favre est conseillère conjugale et familiale : "Il y a toujours un fond de violences psychologiques et d’emprise pour que la violence physique puisse s’installer. En général, quand les premiers coups arrivent, la violence psychologie est déjà là depuis longtemps. C’est ce qui fait que les victimes ont tant de mal à se séparer de l'auteur de violences."

Des signaux d’alerte


Une femme sur dix est victime de violences conjugales. Les signaux d'alerte sont durs à percevoir par l'entourage mais les détecter peut aider à sortir de cet engrenage de violences. Aude Sartini, cheffe du service emploi et formation détaille ces signaux d’alerte :
 

Des altérations de l'humeur, des altérations de la régularité de l’investissement d’une activité, beaucoup de renfermement, de manque de confiance de soi, des oublis et des troubles de la concentration.


Les professionnels le répètent : les violences conjugales touchent tous les milieux sociaux, tous les âges et toutes les origines.
 

 
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