La moule géante venue de Chine envahit les cours d’eau douce de toute la France. Son développement pourrait avoir un impact irréversible sur la biodiversité. Un biologiste héraultais tire la sonnette d’alarme.
Elle mesure jusqu’à 30 centimètres de long et peut peser jusqu’à un kilo. La moule géante, aussi appelée anodonte chinoise envahit de plus en plus les cours d’eau douce de la région et menace le moule d’eau douce. Vincent Prié est biologiste, il tire la sonette d'alarme sur la présence de ces moules en eau douce :
Les moules d’eau douce sont menacées par pas mal de choses, l’activité humaine, la pollution et par une espèce envahissante aujourd’hui, la moule chinoise.
De plus en plus présente
Pour mesurer l'ampleur du phénomène, il faut aller sous l’eau. Sur le fond de l'Hérault, de drôles de formes percent la vase. A première vue, les moules géantes ressemblent à des moules normales. Mais lorsqu'on la prend en main, on se rend compte de l'anomalie.
Le mollusque est arrivé par accident dans les années 80 en Camargue. Aujourd’hui, elle se répand comme une traînée de poudre sur tout le territoire français.
Elles se sont d’abord introduites en Europe, en Roumanie par des poissons et la particularité de cette espèce-là, c’est qu’elles vont faire des larves et elles vont se mettre dans les bronchites des poissons et donc se développer.
Conséquences irréversibles
La présence de cette moule a des conséquences sur la population autochtone. Les petites moules européennes ne font pas le poids face aux moules chinoises. Il ne s'agit pas d'une question de taille mais de reproduction.
Car les larves de l'anodonte chinoise sont beaucoup plus compétitives.
Elle émet énormément de larves beaucoup plus que les moules normales.
30 ans après son arrivée accidentelle en France, la moule géante est en passe de remplacer les mollusques autochtones.
Sans que l'on connaisse encore le prix de cette révolution pour la biodiversité.
Le reportage de Sébastien Banus et Nicolas Chatail