Marie-Pierre Puech est vétérinaire dans les Cévennes. Fondatrice d’un hôpital dédié à la faune sauvage, elle recueille les animaux blessés, les soigne pour les relâcher dans leur milieu naturel. Engagée, elle met un point d’honneur à sensibiliser le plus grand nombre à la protection animale et environnementale. Sophie Jovillard est allée à sa rencontre.
A Laroque au nord de l'Hérault, dans l’hôpital de Marie-Pierre Puech, tous les animaux sont éligibles aux soins. Du chevreuil au moineau, oiseaux de toutes sortes, hérissons, écureuils, etc.
Chaque année, l'hôpital, fondé en 2008, voit passer entre 2500 et 3000 animaux blessés. Tombés du nid, heurtés par une voiture ou par des fils électriques, ou encore visés par des chasseurs mal éduqués. Comme ce grand-duc qui s’est vu retirer 8 plombs de son petit corps fragile.
Marie-Pierre Puech : une femme engagée
Un père médecin fort en prévention et en médecines naturelles, des grands parents paysans, très jeune, Marie-Pierre Puech décide, comme eux, de prendre soin de la nature et des êtres qui y vivent. Entre garrigues et montagne, depuis qu’elle a son diplôme en poche, elle arpente les territoires ruraux pour sauver tout ce qu’elle peut.
Un cerveau en perpétuelle surchauffe… peu de sommeil, des journées sans fin. Marie-Pierre parle et agit vite. Des urgences aux soins quotidiens, la vétérinaire au grand cœur et au tempérament de feu, recueille et soigne les animaux blessés, mais aussi sensibilise à la cause animale et au respect de la biodiversité. Que ce soit dans les écoles ou auprès de publics divers et variés, comme les paysans et éleveurs, elle enseigne, conseille, encadre et forme. Dans la région elle est devenue une référence en matière de protection de la cause animale et environnementale.
Ces animaux que personne ne regarde
Sophie pénètre dans la salle qui héberge l’hôpital. Marie-Pierre est en train d’examiner un hibou blessé. Le grand-duc. L’oiseau semble mal en point. Il a une fracture de l’humérus mais semble être opérable. "Je n’aurais pas pu vivre ma vie de vétérinaire, soigner des animaux sans penser à ceux que l’on ne pouvait pas soigner (…)" raconte-t-elle à Sophie. "Alors, je me suis demandée comment les inviter ? Comment être avec ?"
Elle explique : "La moitié repartent, une grande partie va mourir ou être euthanasiée et puis, certains vont rester" comme ce magnifique aigle royal de 4 ans qui s’est pris une ligne électrique et qui ne pourra plus jamais voler "il va vivre 40 ans" précise-t-elle. Sans aile. Notre ami le grand-duc aura plus de chance…
Un réseau de bénévoles
L’hôpital est intégré au sein de son association "Goupil connexion" créée en 1996. La vétérinaire y travaille, entourée de nombreux bénévoles.
De l’adolescence à la fleur de l’âge, ils aident à réparer, soigner, nourrir les animaux blessés. C’est le cas de Sylvie et Marie-Thé. Deux piliers du bénévolat hospitalier. A 80 ans passés et depuis 20 ans, elles épaulent Marie-Pierre et continuent inlassablement de nourrir martinets et pigeons à la pince à épiler.
Marie-Pierre nous a insufflé l’amour qu’elle a pour les animaux, surtout pour l’animal blessé et sauvage, celui que personne ne regarde.
Sylvie et Marie-Thé, bénévoles de l'association
Il y a aussi les transporteurs ou "taxifaune". Ce sont des femmes ou des hommes qui acheminent les animaux en difficulté, depuis leur lieu de découverte, vers l’hôpital. Un réseau dont l’efficacité peut aller jusqu’à plus de 60 kilomètres à la ronde.
Au coeur des vignes, nous assistons à un rendez-vous précieux organisé par Marie-Pierre : le lâcher d’oiseau en public. Aujourd’hui il s’agit d’une chouette hulotte. Adultes, enfants, adolescents, ils sont nombreux à assister à l’évènement. Sophie est invitée à prendre le volatile dans ses mains pour lui rendre sa liberté. Un moment d’émotion.
"Ô la belle vie : les gardiens de la biodiversité" à voir le dimanche 12 février 2023, à 12h55. Une émission présentée par Sophie Jovillard. Réalisée par Flo Laval. Une coproduction France 3 Occitanie/Grand Angle Productions.