A La Grande-Motte, dans l’Hérault, médecins et associations se sont réunis tout le week-end autour de la problématique de l’obésité. Nos journalistes ont rencontré Laura et Virginie, deux obèses sur le chemin de la guérison, découvrez leur témoignage rare et poignant.

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Dans le monde l’obésité tue 178 000 personnes par an, elle est le premier facteur de risques de maladie cardio-vasculaires, de diabète, de certains cancers et de nombreuses autres maladies.
En comparaison, chaque année, tous les cancers confondus provoquent 148 000 décès, le tabac emporte 73 000 vies, l'alcool est à l'origine de plus de 49 000 morts et les accidents de la circulation sont responsables de 3 200 tués.

La France aujourd'hui compte 7 millions de personnes obèses, soit 16% de la population et tous les jours ces personnes sont confrontées à des discriminations.

Deux femmes, rencontrées lors du rassemblement pour lutter contre l’obésité à la Grande Motte, ont accepté de témoigner et de nous raconter par quoi elles sont passées. Toutes les deux ont passé leur vie à se cacher car elles avaient honte de leur poids. Si elles témoignent aujourd’hui c’est pour s'en sortir et aider les autres obèses à en faire autant.

La peur de mourir : leur déclic 


Pour Virginie, les problèmes de poids ont commencé très tôt, à six ans elle mange sans raison tout ce qui lui tombe sous la main.  Elle grossit, se renferme. Son enfance et son adolescence  sont un calvaire :

A l‘école on me surnommait le gros tas de rillettes, grosse vache, j’allais m’enfermer dans les toilettes pour ne pas subir les insultes et les moqueries de mes camarades. J'étais d'abord la grosse avant d'être quelqu'un. 


Plus tard, elle apprend qu'elle souffre d'une forme aigüe de boulimie. A ses 14 ans, elle déménage, nouvelle école rime alors avec nouvelle vie, elle prend sur elle et se dit qu’elle doit s’imposer, jouer un rôle pour ne plus subir.

"Je suis arrivée dans une autre école et je me suis dit, il faut que tu te battes car il ne faut pas que cela recommence alors je me suis imposée, j’ai été obligée de jouer un rôle, de me forger une carapace de fille mec, je crachais, j’ai fait semblant d’être un cancre, car il ne fallait pas que je sois intelligente et grosse car pour moi j’aurais encore été stigmatisée autrement et à ce moment-là j’ai recommencé à avoir une vie sociale, des copains."

Elle décide de prendre les choses en main lorsqu’elle reprend ses études d'infirmière, là elle se rend compte que l’obésité est le facteur premier de beaucoup de maladie.


Le témoignage complet de Virginie Le Guen 

©France 3 LR


Le cas de Laura est différent. Elle a pris du poids, beaucoup de poids à l'âge adulte. Surnommée la crevette quand elle était jeune, à ses 25 ans elle a commencé à prendre du poids petit à petit jusqu’à peser 162 kilos pour 1m60 à ses 35 ans.
Elle a essayé différents régimes, sur le coup elle perdait du poids mais reprenait très souvent le double de ce qu’elle perdait. Aujourd’hui elle a perdu 50 kilos, il lui en reste 50 à perdre.

  

Je ne pouvais plus vivre, je ne pouvais pas lacer mes chaussures seule, tout était compliqué : prendre sa douche, s’habiller, marcher, je faisais 3 pas et j’étais écarlate, ma fille me disait souvent mais j’ai l’impression que tu vas mourir maman tu es toute rouge.

Son déclic a été la phrase de son médecin traitant lorsque Laura lui a parlé de l’opération.

Vous avez plus de chance de mourir en restant obèse qu’en vous faisant opérer.

Le témoignage complet de Laura Burban 

©France 3 LR


Laura et Virginie ont eu le même déclic : la peur de mourir qui les pousse à se faire opérer.  Ce  combat contre l'obésité  Laura et Virginie  le mènent aujourd’hui en témoignant. Pour elles-mêmes et pour les autres.

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