Polémique à Pézenas : la municipalité conteste les chiffres de l'INSEE, selon lesquels plusieurs centaines de logements seraient vides ou vacants. Il n'en fallait pas plus à l'opposition pour dénoncer la politique d'urbanisation du maire de cette commune de l'ouest de l'Hérault.
De nombreux biens immobiliers à vendre en centre ville, des logements en apparence inhabités, voire abandonnés : selon l'INSEE, Pézenas, bourg héraultais de 8.300 habitants, aurait un taux de vacance de 15,2%. Un chiffre relevé en 2015 par l'Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques sur l'ensemble des résidences, meublées ou non, principales ou secondaires.
Bataille de pourcentages entre la ville et l'INSEE
Des données que conteste la commune. Selon la municipalité et son directeur général des services, Philippe Nicolle, ce chiffre serait basé sur des définition différentes du logement vacant. Après avoir mené sa propre enquête, elle annonce un taux de vacance à 6,8%, soit moins de la moitié du chiffre avancé par les statisticiens de l'INSEE, mais proche de la moyenne mesurée par l'Institut sur 50 villes d'Occitanie.
Ramener les investisseurs privés en centre ville
Face à cette bataille de chiffres, l'opposition piscénoise dénonce l'absence d'une véritable politique du logement équilibrée. Armand Rivière, conseiller municipal d'opposition, appelle à changer les règles d'urbanisme :
"Pézenas réfléchit plutôt à s'étaler qu'à densifier son cœur de ville. Peut-être qu'il manque aujourd'hui des mesures qui permettraient aux investisseurs privés de réinvestir les dents creuses et le secteur sauvegardé. Il faut peut-être revoir les règles de ce dernier pour qu'il soit habitable aux règles du XXIème siècle, tout en préservant ce joyau qui fait l'attractivité de Pézenas".
La ville de Pézenas a en effet gardé de son âge d'or, aux XVIIème et XVIIIème siècles, la trace des débuts théâtraux de Molière et un patrimoine architectural important et préservé.
Pas de changement de cap
Pour l'heure, le conseil municipal n'envisage pas d'instaurer, par exemple, une taxe sur les logements vides. Au contraire, un nouveau projet de constructions de 750 habitations est même inscrit dans le plan local d'urbanisme. A Pézenas, le reportage de Luc Calmels et Nicolas Chatail.