Plusieurs parents d’élèves du lycée Jean Moulin de Pézenas, dans l’Hérault, sont vent debout contre la direction de l’établissement. Ils dénoncent des dysfonctionnements majeurs dans les enseignements et disent craindre pour la réussite au bac de leurs enfants.
Lorsqu’elle a rempli le formulaire de réinscription de sa fille, aujourd'hui en classe de terminale générale au lycée de Pézenas, Sonia Carla Pinto était persuadée que les enseignements optionnels seraient dispensés en présentiel, gage de qualité et de pédagogie. Mais depuis la rentrée de septembre, sa fille n’a pu suivre aucune des matières optionnelles qu’elle a choisies, du fait de postes non pourvus, selon les informations obtenues par les parents d’élèves, qui peinent à se faire entendre.
“On a alerté la direction. Soit personne ne nous répond, soit on nous rit au nez”, témoigne cette mère de famille, qui se dit excédée par cette situation.
Des inscriptions faites sans accord parental
Quand les élèves de terminale ont expliqué qu’ils n’avaient pas pu suivre de cours optionnel depuis le début de l’année scolaire, une rencontre a eu lieu au mois d’octobre entre des parents d’élèves et la direction, pour faire le point sur la situation. “Chaque parent a été reçu séparément”, déplore Sonia, qui précise que cet échange n’a pas permis de débloquer la situation.
Fin octobre, la direction du lycée a décidé d’inscrire les élèves au CNED pour qu’ils puissent enfin suivre les cours optionnels... à distance. Une décision prise sans accord parental préalable, dénonce Sonia Carla Pinto. “Nos enfants refusent les cours à distance avec le CNED. Les parents refusent l’inscription au CNED. Nos enfants sont discriminés. On demande simplement le respect de l’égalité de tous les élèves”, martèle la mère de famille.
Accepter l’enseignement à distance c’est accepter l’échec scolaire.
Sonia Carla Pinto, parent d’élève
Un dialogue impossible ?
Mardi 9 novembre, un blocus pour dénoncer les conditions d’enseignement était organisé devant le lycée Jean Moulin à l’initiative des élèves. La proviseure, escortée par des gendarmes, a pu rencontrer quelques parents d’élèves, mais pour Sonia, le dialogue est rompu.
“La direction de l’établissement ne nous répond plus. Nous n’avons pas été conviés à la dernière rencontre. Le risque d’échec scolaire est grand”, assure cette mère de famille.
Des élèves “déçus” qui “vivent mal la situation”
Alors que l’année dernière a été marquée par la pandémie de Covid-19, les élèves ont été contraints de suivre la plupart des cours en distanciel du fait des deux périodes de confinement.
“Ma fille était très contente de revenir en cours en présentiel, de retrouver les professeurs et ses camarades. Elle vit très mal cette situation”, confie Sonia, qui affirme “mener une vraie bataille non pas contre le CNED mais contre le système éducatif”.
Contactée, la direction du lycée Jean Moulin de Pézenas n’a pas encore donné suite à nos sollicitations.