Les agressions de toutes sortes alimentent la polémique entre pêcheurs et pratiquants de sports nautiques sur l'étang Ingril de Frontignan (Hérault). Bien qu'une réglementation concernant l'usage du plan d'eau ait été mise en place pour apaiser les tensions entre les pêcheurs et les sportifs, les tensions persistent.
À l'approche des beaux jours, les sportifs qui fréquentent l'étang Ingril à Frontignan, dans l'Hérault, aspirent à naviguer librement sur ses eaux. Cependant, leur sécurité est aujourd'hui une source d'inquiétude. Depuis plusieurs mois, ils observent la présence de filets et de piquets dispersés à travers le plan d'eau.
On trouve des piquets devant la mise à l’eau des équipements, c’est dangereux. Impossible de naviguer sereinement.
Un adepte de sport de glisse .
Cohabitation difficile
Cette situation n'est pas nouvelle. Depuis près d'un an, une bataille oppose les pêcheurs traditionnels pratiquant la capechade et les adeptes de sports de glisse à l'étang d'Ingril. En avril 2023, une vidéo montrant un pêcheur installant des blocs de pierre dans l'étang d'Ingril avait circulé sur les réseaux sociaux, suscitant l'indignation des amateurs de sports nautiques fréquentant ce lieu.
L'étang d'Ingril fait partie du domaine public maritime. La pratique des sports de glisse y a été initiée dans les années 70 par les pêcheurs eux-mêmes. Aujourd'hui, cette pratique sportive s'est considérablement développée. Suite aux nombreux conflits entre les différentes parties, la municipalité et la Préfecture maritime ont décidé de réglementer la zone en octobre 2023.
Cette réglementation intervient après un long processus de concertation et de consultation visant à trouver une solution pacifique et consensuelle pour gérer les différents usages économiques et récréatifs de cet étang.
La Préfecture Maritime de la Méditerranée.
Accès réglementé
Aujourd'hui, la pratique des engins tels que le kitesurf, la planche à voile et le wingfoil est réglementée et encadrée selon des horaires définis par un arrêté préfectoral. Sur son site Internet, la municipalité de Frontignan rappelle les conditions : "Pendant ces créneaux horaires, les filets fixes ou autres engins de pêche installés par les pêcheurs ne doivent pas entraver la navigation des adeptes de sports nautiques. En revanche, les engins tels que le kitesurf et le wingfoil doivent respecter une distance minimale de 50 mètres autour de ces engins de pêche fixes, et une distance minimale de 100 mètres des navires de pêche professionnelle".
Cependant, cet arrêté n'a pas mis fin aux conflits. Selon certains sportifs qui préfèrent rester anonymes, "les droits des pratiquants sont restreints par l'arrêté préfectoral, créant un véritable déséquilibre". Pour eux, la répartition de la zone est injuste, et ils attendent de nouvelles discussions avec les autorités publiques pour une meilleure cohabitation.