Quel avenir pour les palmiers de l'Hérault, victimes du charançon rouge ?

Les palmiers sont devenus le symbole de la côte méditerranéenne. Presque toutes les communes de notre littoral en ont. Mais pour combien de temps encore ? Les palmiers sont fragiles, décimés par un papillon puis par le charançon rouge. Et pour cet insecte-là, il n'existe pas de traitement efficace.

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Dans les communes du littoral méditerranéen, les palmiers sont partout : 600 à Palavas par exemple. Mais peut-être plus pour très longtemps.

Les palmiers ont d'abord été attaqués par un papillon. Un traitement efficace à peine mis en place, les voilà décimés aujourd'hui par une toute petite bête : le charançon rouge, qui les dévore de l'intérieur.
 

A Palavas, le palmier... c'est l'image de la cité balnéaire


La commune est attachée à ses palmiers trentenaires. C'est l'image de la ville.

Mais le maire a décidé de les remplacer par des oliviers, des tamaris ou des acacias. Tout en essayant, avec l'aide des professionnels, de sauver tout ceux qui peuvent encore l'être.
Christian Jeanjean explique le dilemme de sa commune, attachée à l'image des palmiers plantés depuis 30 ans et décimés par le charançon rouge et le papillon. ©F3 LR

Il faut dire que le charançon rouge ne laisse aucune chance aux palmiers phénix. Il est pour l'instant moins attiré par les Washingtonia, qui peuvent être traités en prévention par des nématodes, des petits vers microscopiques.

L'ANSES, agence nationale de sécurité sanitaire, a rendu un rapport début janvier qui explique qu'il n'y a aucune possibilité de sauver les palmiers méditerranéens des ravages du charançon rouge.
 

Pour la zone «méditerranéenne», il s'agit de stabiliser si possible la population en sachant que le coût sera élevé, ou d'envisager de limiter la protection à certains palmiers notamment pour leur importance patrimoniale et de proposer des espèces végétales de remplacement pour les zones non protégées.
 

L'exemple de la ville de Mèze


A Mèze par exemple, les 2 phénix emblématiques de l'esplanade ne renaîtront pas au printemps.
 

Décor du marché les lundis, c'est avec résignation que les habitants se préparent à l'abattage des 2 palmiers.
 

Ceux-là, je crois que je les ai vus quand j'étais petite. C'est malheureux, mais je crois que c'est général, il y en a de partout. Moi j'en avais 5 dans mon jardin, je les ai arrachés.
 

Pour Thierry Doenlen, responsable du service espaces verts de la ville de Mèze, c'est aussi un crève-coeur. Mais il n'y a rien d'autre à faire : tout a échoué face à la voracité des charançons rouges.
 

Malgré nos traitements bio, ils sont morts. En moins de 2 mois, ils ont complètement déperris. Et donc on est obligé de les abattre. Et de changer pour d'autres arbres.
 

Sur l'esplanade, deux micocouliers remplaceront les palmiers. Coût de l'opération, abattage et replantation : 2.000 euros.

La politique de la ville de Mèze et de ses jardiniers, une commune "zéro phyto" depuis longtemps, c'est de diversifier les végétaux. Et de ne maintenir les palmiers qui peuvent être sauver que près de l'étang de Thau.
 

Quand on va faire des plantations, on va penser à la suite, à l'entretien des espaces, à limiter les coûts, avec des plantes adaptées, qui correspondent à notre climat, explique Yann Bondon, adjoint du service espaces verts.


Du côté des pépiniéristes, les palmiers n'ont pas la côte


Dans la pépinière "de la terre à la terre" à Montagnac par exemple, spécialisée dans les "gros sujets", palmiers et oliviers essentiellement, il n' y a plus de phénix à la vente.

Les palmiers sont chers à l'achat, 1.000 euros le mètre, et impossible à garantir à cause du charançon rouge, explique Didier Rovira, pépiniériste importateur. 

Certaines variétés de palmiers, comme les Washingtonia, sont plus sensibles au papillon palmivore qu'au charançon mais là, des traitements existent.

Il faut le surveiller. Si on voit qu'il y a des symptômes de papillon sur le whasingtonia, il faudra le traiter. Par contre ça se soigne très très bien.
 

Les palmiers Washingtonia, au bord de l'étang de Thau à Mèze, sont ainsi traités régulièrement, toujours sans produits chimiques, par des professionnels agréés.
Budget : 4.000 euros par an. Mais pas question de les remplacer : l'image plaît trop aux promeneurs.
 

Un sud sans palmiers, ce ne serait pas le sud de la france. C'est très mportant, il ne faudrait surtout pas les perdre.
 

Dans les communes du littoral, la bataille contre les tueurs de palmiers, en sommeil pour l'hiver, reprendra de plus belle au printemps.  
 
A peu près toutes les communes du littoral méditerranéen ont leurs palmiers. Mais pour combien de temps encore? Les palmiers sont fragiles, décimés par un papillon puis par le charançon rouge. Reportage à Mèze avec Thierry Doenlen et Yann Bondon du service espaces verts. Interview de Didier Rovira, pépiniériste à Montagnac. ©F3 LR
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