Robert Ménard et les affiches municipales de Béziers : des scandales à répétition

Peu importe que l'on parle de lui en mal, tant que l'on parle de lui. Cela semble être la philosophie de Robert Ménard. Le maire de Béziers dans l'Hérault se trouve une nouvelle fois au coeur d'une polémique avec sa nouvelle campagne d'affiches. Retour sur les précédents scandales.

Et une polémique de plus. La nouvelle campagne de Robert Ménard pour la LGV, avec son affiche représentant une femme ligotée sur des rails alors qu’une locomotive à vapeur approche, fait scandale. 

A l’AFP, le maire de Béziers a expliqué : "c’est de l’humour". "Dans ce cas, il faut interdire Charlie Hebdo et brûler les revues Hara-Kiri", ajoute-t-il. Quant au fait-divers sordide que rappelle l’affiche (une femme attachée sur les rails du TGV par son mari en juin 2017 dans l’Eure-et-Loire), Robert Ménard affirme sur Twitter qu’il n’en avait pas connaissance.



Toujours est-il qu’en matière de polémiques, le maire de Béziers n’en est pas à son coup d’essai : sa stratégie du buzz, quitte à ce que ce soit un bad buzz, porte ses fruits puisque régulièrement, les affiches de la ville suscitent des réactions indignées.


Avec : Yvan Vialettes, secrétaire général du syndicat CGT de la Mairie de Béziers ; Patricia Barbazange, secrétaire générale de l'union locale CGT de Béziers ; Robert Ménard, maire de Béziers ; Colette Capdevielle, ancienne députée PS des Pyrénées-Atlantiques ©France 3 Occitanie



Septembre 2017 : "L’Etat étrangle nos communes"


Il y a quelques semaines, le maire de Béziers faisait déjà parler de lui pour des affiches qui, là aussi, utilisaient la rhétorique des violences conjugales.

Pour dénoncer les coupes budgétaires annoncées par le gouvernement, une affiche représentait un homme en train d’étrangler une femme. Avec cette légende, "L’Etat étrangle nos communes", et ce hashtag, "ça fait mal".

Le préfet de l’Hérault, Pierre Pouëssel, s’insurgeait alors contre une affiche "scandaleuse", exaltant "la violence et la haine". Le "Collectif 13 droits des femmes" saisissait de son côté le juge des référés d'une requête pour faire enlever les affiches, demande rejetée par la justice.


 


Novembre 2016 : détournement de la campagne contre le Sida


En novembre 2016, le gouvernement a lancé une campagne pour lutter contre le Sida avec des affiches montrant des couples d’hommes enlacés ou s’embrassant. Des images qui n’ont pas plu à Robert Ménard qui a eu l’idée de détourner ces affiches pour prôner la fidélité.

Ce sont donc des couples hétérosexuels qui ont été affichés dans les rues de Béziers, avec le message "S’aimer, se donner, tout donner", au lieu de "S’aimer, s’éclater, s’oublier".
 


Le détournement a bien sûr essuyé de nombreuses critiques. Ironie du sort, le modèle homme sur la nouvelle photo est un mannequin gay, comme le soulignait alors LCI.



Octobre 2016 : une campagne anti-migrants


"Ça y est, ils arrivent". C’était en octobre 2016 le message que l’on pouvait lire à Béziers sur des affiches destinées à dénoncer l’arrivée de migrants dans la commune héraultaise. En cause, l’extension du Cada (centre d’accueil de demandeurs d’asile). "L’Etat nous les impose", précisait l’affiche.
Des associations avaient aussitôt dénoncé la "propagande" et la "campagne xénophobe" menée par le maire biterrois.



Pour contrer ces affiches anti-migrants, une campagne de financement participatif avait été lancée sur Internet, pour publier de nouvelles affiches, "humanistes" cette fois-ci, avec un message de bienvenue.




Février 2015 : le "nouvel ami" de la police


En février 2015, la municipalité de Béziers lançait une campagne publicitaire montrant un pistolet en gros plan avec un écusson tricolore sur la cosse, et ce texte : "Désormais, la police municipale a un nouvel ami".

Sur les réseaux sociaux notamment, les commentaires choqués face à l’emploi du terme "ami" étaient alors nombreux :


Le ministre de l'Intérieur de l'époque, Bernard Cazeneuve, avait de son côté regretté "la tonalité délibérément provocatrice de la campagne". Le maire de Béziers, lui, assumait totalement.




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