Les 30 ans de réclusion pour Rémi Chesne et 12 ans pour Audrey Louvet sont donc confirmés. Au terme des 10 jours prévus, les coupables n'ont pas fait appel du verdict de la Cour d'Assises de l'Hérault dans l'affaire de l'assassinat de Patrick Isoird dans la "grotte sanglante" de Sète en 2014.
Il avait nié sa culpabilité durant les 2 semaines de procès. Rémi Chesne n'a finalement pas fait appel du verdict le condamnant à 30 ans de réclusion criminelle pour avoir tué en 2014 Patrick Isoird avec la complicité Audrey Louvet dans "la grotte sanglante". Un non appel synonyme d'aveu implicite pour de nombreux observateurs de ce procès.
Retour sur le verdict
Ce jour-là, c'est l'épilogue d'une affaire vieille de 6 ans et demi qui aura tenu l'opinion et les médias en haleine depuis 2014 : l'assassinat de Patrick Isoird dans la "grotte sanglante" de Sète.
La Cour d'Assises de l'Hérault condamne Rémi Chesne à 30 ans de réclusion criminelle. Audrey Louvet écope de 12 ans de prison.
"On a évité le pire, (...) 30 ans, c'est une peine lourde mais ce n'est pas une peine d'élimination", a estimé Luc Abratkiewicz, l'un des deux défenseurs de Rémi Chesne. Il n'avait pas indiqué à l'issue du procès si son client comptait faire appel. On sait aujourd'hui que ce n'est pas le cas.
De son côté, Maître Eva Fournier, avocate d'Audrey Louvet, avait déclaré, évoquant une peine "juste" : "Audrey Louvet est soulagée ! Pour la première fois de sa vie, on a cru ce qu'elle disait". Des propos qui laissaient entendre qu'elle non plus ne ferait pas appel.
Le rappel des faits
La victime avait été ligotée, tuée de 2 balles de fusil de chasse et son corps avait été retrouvé partiellement calciné dans cette cavité interlope creusée dans les flancs du Mont Saint-Clair. Le mobile ? Pour l'accusation : une vengeance liée à l'infidélité. Celle de la femme de Rémi Chesne (retrouvée pendue en 2009) avec Patrick Isoird. Le mari trompé a toujours nié, tandis que sa co-accusée Audrey Louvet maintenait avoir servi d'appât.
Les jurés n'avaient pas suivi le réquisitoire
Les jurés n'ont donc pas suivi les réquisitions de l'avocat général Georges Guttierez. Ce dernier avait écarté l'accusation d'assassinat à l'encontre d'Audrey Louvet. Ne retenant que l'enlèvement et la séquestration et estimant qu'elle était sous l'influence de Rémi Chesne au moment des faits, il avait réclamé pour elle 10 ans de réclusion. Il avait en revanche prôné la perpétuité pour son co-accusé qui n'a jamais reconnu son implication.
Deux lignes de défense
"Non, je n'ai rien à ajouter" : tels avaient été les derniers mots de Rémi Chesne à 9 heures 30, ce vendredi, avant que le jury ne se retire pour délibérer. Rien à dire d'autre que clamer encore et encore son innocence, à l'inverse de sa co-accusée Audrey Louvet qui, elle, assumait sa part de responsabilité : "Si je pouvais revenir en arrière... Mais je sais que ce n'est pas possible".
Plus l'ombre d'un doute
La veille au soir, les avocats de Rémi Chesne avaient plaidé le bénéfice du doute en l'absence d'éléments formels, à l'image de Maître Luc Abratkiewicz rappelant aux jurés l'exigence de la preuve dans un débat judiciaire et pointant du doigt le mobile avancé par l'accusation : "Le mari cocu est forcément coupable ? Alors tous les maris cocus sont des coupables !"
L'audience s'était achevée dans une ambiance tendue entre la défense et les parties civiles. A l'issue de ce procès particulièrement éprouvant, plusieurs membres de la famille de Patrick Isoird, en pleurs, se sont pris dans les bras les uns des autres à l'annonce du verdict. La fin du délai de l'appel, hier lundi, sans réaction de Rémi Chesne sonne pour eux comme un aveu de culpabilité.