Lors du premier confinement, plus d'1 patient sur 3 a renoncé à consulter son médecin. Une situation qui avait conduit à l'aggravation de l'état de santé de nombreux malades. En ce début de second confinement, la situation est tout autre, les cabinets médicaux ne désemplissent pas.
Cette semaine, des centaines de professionnels de santé ont lancé une tribune pour appeler les patients à ne pas annuler leur rendez-vous comme lors du premier confinement. Avec le #soignezvous, il souhaitent alerter sur l'importance de certains soins qu'il ne faut pas négliger.
Lors du premier confinement, les consultations chez de nombreux praticiens avaient fortement chuté. Mais cette fois-ci, en ce début de reconfinement, le message semble être passé.
Ici nous n’avons pas ressenti cette baisse de fréquentation dans les cabinets médicaux cette fois-ci. En revanche, pour le premier épisode nous avions eu une baisse importante.
De nombreux médecins généralistes débordés
Pas de baisse de prises de rendez-vous, ni d'annulations dans le cabinet de ce médecin généraliste à Frontignan. "Nous sommes la première ligne, nous gérons la plupart des cas de Covid. D’autant plus que nous gérons 90% des patients malades à domicile. L’objectif c’est de les garder au maximum à la maison pour leur confort et aussi pour ne pas saturer les hôpitaux. Mais pour nous la charge de travail et la charge émotionnelle est très lourde", exprime-t-il.Même son de cloche du côté des chirurgiens-dentistes.
Je travaille entre 13-14h/ jours car on peut prendre moins de rendez-vous. On prend environ 10 patients de moins chaque jour en raison du protocole de désinfection que l’on doit effectuer. Mon carnet de rendez-vous est rempli jusqu'en janvier prochain.
La téléconsultation, oui mais pas pour tous
Pour cette profession au bord de l'épuisement, une contrainte supplémentaire s'ajoute: le gouvernement n'a pas reconnu la téléconsultation. Une annonce qui indigne le docteur Alain Durand, "la téléconsultation a été reconnue pour toutes les professions, mais pas pour les chirurgiens-dentistes. Pour nous, ça pose un gros problème puisque la téléconsultation nous permet d’avoir une plateforme d’urgence qui nous permet de filtrer les patients et de prioriser les patients urgents notamment pendant les jours de garde. Sans cette plateforme on va être complètement saturés, et ça pose un gros problème".Il ajoute, "on va devoir mettre en insécurité les praticiens qui vont devoir enchaîner les patients et les patients eux-mêmes qui vont s’entasser dans les salles d’attente".
Une situation préoccupante
Des patients qui risquent de s'entasser dans les salles d'attente et une épidémie qui continue de progresser. Jean-Christophe Calmes, médecin généraliste à Frontignan et vice-président du syndicat MG France, confie son inquiétude : "je ne veux pas avoir à choisir les patients à soigner si ils ne peuvent pas être pris en charge à l’hôpital".Selon le dernier bulletin d'information publié par l'ARS d'Occitanie, le nombre de nouvelles hospitalisations et d'admissions dans les services de soins critiques de la région augmente fortement de jour en jour. Le pic d'activité constaté dans ces services en avril dernier est désormais dépassé.