Du Brésil à Sète, un couple et son fils traversent l’Atlantique en voilier ils nous racontent leur périple

Après près de deux ans de voyage dans les eaux océaniques, Sandrine, Jean-Luc et leur fils Gabriel âgé de huit ans aujourd’hui, sont de retour à Sète. Rencontres, découvertes, missions humanitaires et confinement, ils nous racontent leur périple à bord de leur voilier.

Ils ont quitté la terre ferme il y a deux ans. Le 17 septembre 2018, Sandrine, Jean-Luc et leur fils de 6 ans décidaient de tout plaquer pour réaliser leur rêve : rejoindre Ushuaïa, en Argentine, par bateau.
Sandrine, mère de famille, quitte son job de professionnelle de la communication à la mairie de Montpellier, son fils Gabriel, âgé de 6 ans à l’époque, lui quitte l’école. Tous deux embarquent à bord du « Luna Blu » le voilier de Jean-Luc, le père de famille et compagnon de Sandrine, qui est aussi skipper de profession.
 
 


Retour d'expérience 


Aujourd’hui, ils sont de retour et ont réalisé leur rêve de rejoindre le bout du monde et sont même allés au-delà de leurs objectifs :

"Moi ça m’a appris que sortir de ma zone de confort, c’était important. Je me sens mieux et plus libre, plus indépendante, ça m'a appris que j’étais capable de m’affranchir d’une certaine forme de dépendance, que ce soit en terme de consommation sur terre, et aussi en terme de vie classique. Là , nous sommes confrontés à des situations que l’on ne rencontre pas forcément sur terre. Nous sommes obligés de développer des nouvelles capacités pour faire face, de se confronter à ses peurs. Je suis quelqu’un de plutôt angoissée dans la vie, et donc là, j’ai dû lâcher prise, sinon je revenais sur terre," nous raconte Sandrine Locci, membre de l'équipage sur le "Luna Blu".

Affronter le virus 


Revenir à terre, la famille y a échappé. Mi-mars 2020, alors que la pandémie de covid-19 bloque le monde entier et empêche la plupart des déplacements et des voyages, eux ont la chance de se retrouver confinés sur le bateau. Ils peuvent continuer la traversée de l’Atlantique pour retrouver leur port d’attache : Sète.

"Même si la France a appelé tous ses ressortissants à rentrer, nous on a décidé de ne pas le faire. Notre objectif premier c’était de rentrer en bateau et on l’a fait. Mais l’objectif était de ne surtout pas tomber malade, car si on avait un malade à bord, les trois tombaient malades, si on était proche d’une côte on pouvait éventuellement se faire hospitaliser, mais dans un pays qui n’a pas les mêmes infrastructures de santé qu’en France. On a pris énormément de précaution comme par exemple ne plus descendre à terre, sauf si on avait besoin de le faire. Nous avons arrêté les rencontres, le tourisme qui a été mis en standby sur la côte brésilienne. Nous avons peu été impactés. Nous avons eu très peur pour nos proches en Europe car on vivait ça à distance," raconte Sandrine Locci, membre de l'équipage sur le "Luna Blu".
 

33 000 kilomètres et la traversée du mythique Cap Horn




Le couple et son fils ont traversé 9 pays et 10 archipels. Ils ont parcouru 18 000 nautiques soit 33 000 kilomètres, avec un détour par le mythique Cap Horn. Ce dernier n’était pas prévu au départ car trop dangereux, mais la famille a fini par se laisser aller jusqu’à la pointe légendaire connue de tous les marins. En effet, le danger et l’extrême difficulté de son franchissement ont donné au cap Horn son caractère légendaire, mais aussi la réputation d’être un cimetière marin. Il est parfois surnommé le « cap dur », le « cap redouté » ou le « cap des tempêtes » :
 

Un skipper m’a convaincu d’aller faire le Cap Horn, il me dit en 20 ans de navigation je le fais toujours et je le trouve toujours aussi beau et magnifique. Tu devrais y aller rien que pour la beauté de l’endroit. On y est allés pour voir l’endroit. Et là, grandiose, ça ne ressemble à aucune photo que l’on a pu voir. T’essayes de prendre une photo tout est plat, les reliefs sont plats, c’est incroyable. Moi ça m’a pris aux tripes.

Jean-Luc, skipper

 

Expériences humanitaires et environnementales

Et le couple a profité de tout ce temps à bord pour mener des missions humanitaires et environnementales, il a notamment travaillé en partenariat avec l'association "Planète en Commun". Des partenariats se sont créés avec 5 établissements scolaires français et sénégalais, avec des associations environnementales brésiliennes, et deux chercheurs de l'IRD ( Institut de recherche pour le développement) étaient impliqués dans le projet. 

Et après ? 


Après 140 jours de navigation, la famille souhaite se stabiliser un peu avant de reprendre le large. 

"A partir du moment où l’on est partis d’Ushuaia on avait déjà en tête le retour, notre destination c’était Sète. C’était début février, c’était il y a 5 mois, donc le retour on l'a muri dans notre tête. On a des projets sur terre qu’il va falloir réaliser, concrétiser maintenant," confie Sandrine Locci, membre de l'équipage sur le "Luna Blu".

Le reportage de Cybèle Plichart et Cédric Métairon 
 
 
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