Les électeurs de Mèze dans l'Hérault sont rappelés aux urnes les 5 et 12 décembre prochains après que le Conseil d'Etat a annulé le scrutin municipal de 2020. En cause : un tract de l'équipe du maire sortant contre le candidat de l'opposition. Ce dernier n'avait pas eu le temps de se défendre.
Le feuilleton de l'élection municipale contestée de Mèze, près de Sète, a pris fin le 13 octobre dernier. Le Conseil d’Etat a annulé le scrutin de 2020 qui avait vu la victoire du maire sortant Henry Fricou par seulement 102 voix d'écart avec son principal adversaire Thierry Baeza.
Les magistrats ont rejeté la requête d'Henry Fricou, qui avait fait appel d'une première annulation prononcée par le tribunal administratif de Montpellier en février 2021.
Retour aux urnes les 5 et 12 décembre
De nouvelles élections municipales partielles, intégrales et communautaires auront donc lieu prochainement. Le premier tour a été fixé au 5 décembre de 8 heures à 18 heures et la date du 12 décembre a été retenue en cas de nécessité d'un second tour. Les électeurs devront retourner aux urnes pour choisir l’intégralité du nouveau conseil municipal, soit 33 membres et 7 conseillers communautaires (5 titulaires et 2 suppléants).
En attendant, le préfet de l’Hérault a mis en place une délégation spéciale chargée d’administrer la commune et d’organiser ce retour aux urnes. Les candidats peuvent déposer leurs dossiers du 4 au 10 novembre, du 15 au 17 novembre et le jeudi 18 novembre en préfecture pour le premier tour de scrutin. En cas de second tour, les candidatures pourront être déposées les 6 et 7 décembre.
Tract polémique
Depuis plus d'un an, l'opposant Thierry Baeza, de la liste "Agir pour Mèze" (Divers Centre) contestait l'élection du maire sortant, Henry Fricou (Divers), dont il a été l'adjoint.
En cause : la diffusion d'un tract 3 jours avant le second tour, auquel il n'avait pas eu le temps de répondre. L'équipe sortante accusait le challenger d’avoir trahi son ancien camp et l’une de ses colistières, et d'avoir détourné 10.000 masques commandés au Département par la ville, le tout à des fins électorales.
Or le code électoral, dans son article L.48-2, "interdit à tout candidat de porter à la connaissance du public un élément nouveau de polémique électorale à un moment tel que ses adversaires n'aient pas la possibilité d'y répondre utilement avant la fin de la campagne électorale".