Le tribunal de Paris a décidé jeudi 22 octobre 2022 de suspendre la mise en vente de plusieurs centaines d'objets du chanteur sétois, prévue à l'Hôtel Drouot à Paris, sur fond de bataille entre héritiers et descendante d'un proche. Le tout était estimé à plus d'un million d'euros.
La vente aux enchères devait se tenir à Paris, à l'hôtel Drouot ce samedi 22 octobre, le jour même du 101e anniversaire de la naissance de Georges Brassens. Mais le tribunal de Paris en a décidé autrement.
Cartes postales, lettres personnelles, carnets de chansons, de correspondances amoureuses et de réflexions, plus de 400 objets ayant appartenu au poète sétois devaient être mis aux enchères. Ces biens avaient été jusqu'ici précieusement conservés par Françoise Onténiente, la fille du secrétaire et ami de Georges Brassens,
Un héritage disputé
Pierre Onténiente, disparu en 2013, avait hérité d'une maison de la part du chanteur ainsi que de l'usufruit d'une seconde maison dans Paris. L'inoubliable auteur des "Copains d'abord" était connu pour sa générosité avec ses proches et amis. Mais depuis, l'héritage du chanteur tiraille la famille Cazzani, héritiers directs de Brassens et Françoise Onténiente.
La suspension de la vente, ordonnée jusqu'à ce que le litige soit tranché sur le fond, "est une décision raisonnable car elle protège le trésor de Brassens dans son ensemble", a déclaré Maïa Kantor, l'avocate de Serge Cazzani, le neveu de Georges Brassens. L'étude Gros et Delettrez, qui devait s'occuper de la vente a été condamnée à verser à Serge Cazzani la somme de 5.000 euros, au titre des frais de procédure engagés par l'autre partie.
Une mise à prix estimée à un million d'euros
Parmi les 400 lots, dont la somme de mise à prix avait été estimée à un million d'euros, une centaine sont "très précieux sur le plan artistique et historique", assure l'avocate Maïa Kantor. Au milieu des documents proposés, on trouve notamment un journal intime que Georges Brassens a tenu de 1964 à 1981. Le chanteur y notait des événements personnels comme la maladie de son père, la mort de Jacques Brel ou de Jeanne, à côté d’aphorismes ou d’ébauches de chansons. Ce précieux journal est estimé à lui seul entre 100 000 et 150 000 euros.
Un cahier contenant 67 chansons manuscrites copiées par Georges Brassens au début de sa carrière. était quant à lui estimé entre 30 000 et 50 000 euros. Tandis que sa célèbre pipe, elle-aussi cédée aux enchères, est évaluée entre 300 et 500 euros selon les exemplaires..
Pour la famille, assure son avocate, "l'idée est d'archiver ces documents et d'en faire part à des institutions publiques et nationales comme la BNF (Bibliothèque nationale de France, ndlr) ou la ville de Sète", sa ville natale.
Ecrit avec AFP.