L'Héraultais Jean-Michel Bonnenfant a jeté l'ancre à Sète le temps de ce deuxième confinement. Empêché de naviguer pendant cette période, ce marin passionné attend de pouvoir reprendre le large.
Depuis la fin du mois d'octobre, il est confiné sur les flots. À 72 ans, Jean-Michel Bonnenfant vit seul sur son bateau nommé "Saga" et évolue dans un espace intérieur d'une vingtaine de mètres carrés.
"Être confiné sur un bateau, ce n'est pas très différent d'un appartement. Quand on est dans un port, il y a l'électricité et le chauffage donc c'est très confortable. Certaines nuits, il peut y avoir du vent et le bateau peut bouger. Mais à part ces moments exceptionnels, c'est vraiment très similaire."
Le marin a posé l'ancre à Sète depuis plusieurs semaines. L'Héraultais connaît bien cette ville et y a d'ailleurs ses petites habitudes : il aime beaucoup se rendre à la médiathèque, fermée en ce moment. "Pour moi, c'est peut-être l'un des plus gros drames de ce confinement. J'aime beaucoup aller à la médiathèque pour lire la presse et des BD", regrette-t-il.
"Nous, les plaisanciers, restons quand même privilégiés"
Les propriétaires de bateaux n'ont pas l'autorisation de naviguer pendant le confinement. Pour le septuagénaire, qui a l'habitude d'être à terre en hiver, cette mesure n'est pas trop contraignante... à condition bien sûr qu'elle ne dure pas trop longtemps. "Une échéance arrivera. Mais si elle n'arrive pas, ce serait effectivement la catastrophe pour moi."En attendant, Jean-Michel Bonnenfant se satisfait de sa vie et de sa vue sur le port de Sète.
Le marin s'arrête d'ailleurs souvent pour saluer ses voisins de ponton et leur raconter ses trépidantes virées en mer.Je pense que nous, les plaisanciers, restons quand même privilégiés : on peut se promener sur les pontons, faire un petit tour pour se détendre dans l'enceinte portuaire. On n'est pas confiné comme en ville.
Une soif intarissable de voyages
Avec son voilier "Saga", qu'il a acheté à la fin des années 1990, Jean-Michel Bonnenfant a déjà parcouru presque l'équivalent de deux tours du monde. Après une carrière professionnelle bien remplie, ce retraité a voulu mettre la navigation au centre de sa vie.Il voyage environ six mois par an, pendant la belle saison. Il a notamment traversé l'Atlantique et la Méditerranée en solitaire à plusieurs reprises.
Parmi ses lieux préférés, la Corse et toutes les régions montagneuses. Écran d'ordinateur ouvert, il parcourt avec nostalgie les nombreuses photos qu'il a prises lors ses escapades et attend avec impatience de pouvoir reprendre le large. "Quoiqu'il arrive, au printemps je m'en vais ! Je choisirai un endroit et je partirai."C'est pour ça que le confinement ne change finalement pas grand-chose pour moi. Je suis habitué à être souvent seul dans la navigation et dans la vie courante.