Les habitants qui vivent à côté du site pétrolier de Frontignan, près de Sète sont très inquiets. En un an, 4 des 25 cuves ont fui. Les riverains redoutent une catastrophe industrielle dans ce site classé Seveso, et ils demandent donc un contrôle de tous les réservoirs.
"Ceux qui viennent à la maison, quand ils voient les cuves, ne sont pas forcément rassurés. On a déjà vu des catastrophes. Ca peut arriver", souffle Patrice Sireau, vice-président association riverains plage de Frontignan. Il est aux premières loges du site Seveso et la série d'accidents industriels ces derniers mois, le préoccupe profondément. Trois fuites en 2020, une quatrième en septembre dernier. Dans le quartier de Frontignan qui se trouve à proximité immédiate des cuves d'hydrocarbures, les questions sont nombreuses.
A partir du moment où elles fuient, elles émanent des gaz. S'il y a du mistral, ça va venir vers nous.
Patrice Sireau,Vice-président association des riverains plage de Frontignan
"N'y-a-t-il pas un risque d'inflammation ? Il y a beaucoup de problématiques que l'on ne voit pas trop et puis nous ne sommes pas informés", regrette Patrice Sireau, vice-président association riverains plage de Frontignan
En 2020, le site GDH connait son premier incident. Du gasoil s'échappe alors d'une cuve dont le fond est percé. En urgence, l'exploitant pompe le gasoil infiltré dans les sols. Le forage permet de contenir la fuite, une catastrophe écologique est évitée. Mais bientôt un deuxième puis un troisième et très récemment un quatrième bac fuient à leur tour,
Selon la DREAL il s'agirait de fuites d'eau. Les fuites suivantes ont été des fuites en eau, car on a rempli les cuves en eau.
Si jamais on a une fuite comme c'était le cas en fond de bac, c'est uniquement de l'eau
Hervé Labelle, DREAL Occitanie
L'eau étant plus lourde que les hydrocarbures se cale au fond du bac, c'est donc uniquement de l'eau qui ressort du bac et non pas du gasoil ou de l'essence. Cela fait partie de l'arsenal de mesures qui ont été prises à l'issue de la première fuite afin qu'il n'y ait pas de conséquences sur l'environnement", assure Hervé Labelle, de la DREAL Occitanie.
Corrosion
Le percement des bacs serait lié à un phénomène de corrosion accélérée dû à l'environnement salin et à la présence de bactéries. Ils ont été vidangés, et les réparations en cours devraient améliorer leur résistance. Mais les associations de riverains restent inquiètes. Les infrastructures, datant de 1970 sont vieillissantes et cette série d'incidents pourrait témoigner d'une marque d'usure.
Pollution
"S'il y a des fuites, cela va polluer les sols, l'étang et le canal proches. Il y a aussi les vapeurs d'essence qui sont potentiellement cancérigènes, c'est pour cela qu' aujourd'hui il faudrait qu'il y ait un contrôle de la totalité de ce parc", ajoute Céline Laurens, pour l'association des riverains quartier près Saint-Martin et Canal du Rhône à Sète
Des catastrophes industrielles ont lieu encore aujourd'hui en France, souvent en raison de négligences et du manque de contrôles.
Sans risques, selon les autorités
Joint par téléphone le directeur de GDH assure que les installations sont exploitées de façon sûre. La DREAL et la préfecture confirment qu'elles ne comportent aucun risque majeur pour la population. L'expertise du dernier bac défectueux est toujours en cours.