Levée des restrictions de récolte, de commercialisation et de consommation des huîtres de l'étang de Thau ce jeudi 19 janvier. En revanche, les moules et les palourdes restent interdites à la consommation en raison d'une toxine.
Vous allez pouvoir de nouveau consommer des huîtres du bassin de Thau, mais pour les moules et les palourdes, il va falloir attendre encore un peu. Les mesures de restriction qui s’imposaient notamment aux huîtres de l’étang de Thau depuis le 30 décembre 2022, en raison d’une contamination par des norovirus, sont désormais levées par décision du préfet de l’Hérault.
Les huîtres provenant de l’étang de Thau peuvent donc à nouveau être consommées.
Les restrictions de récolte, pêche, transport, commercialisation et consommation sont toutefois maintenues pour les moules de l’étang de Thau en raison d’une contamination par une toxine.
Par mesure de précaution, ces interdictions sont étendues aux palourdes.
Les escargots provenant de l’étang de Thau n’ont pas montré de contamination et peuvent donc être consommés sans restriction.
Un soulagement pour les conchyliculteurs
La raison de l'interdiction était la présence de norovirus, responsable de causer des gastroentérites. Après un délai de 28 jours à compter de cette date, le virus n'est plus actif, ce qui correspond donc à ce jeudi 19 janvier.
C'est un véritable soulagement pour les 500 producteurs du Bassin de Thau.
Cette nouvelle était attendue come le Saint Graal ! L'arrêté d'interdiction aurait pu être prolongé. C'est un grand ouf de soulagement !
Fabrice Grillon du Comité Régional Conchylicole de Méditerranée
"Nous étions très inquiets car les 28 jours d'interdiction sont un principe de précaution, il aurait pu être prolongés. Nous avons surveillé l'état de l'étang et vérifié s'ils n'apparaissaient pas d'autres virus et toxines", poursuit Fabrice Grillon du Comité Régional Conchylicole de Méditerranée.
6,8 millions de pertes estimées
Si le soulagement est de mise, l'heure est aussi au bilan. La période des Fêtes représente près de 20 % du chiffre d'affaires des conchyliculteurs. Un tel arrêté d'interdiction a été une catastrophe économique pour ce secteur qui réalise l’essentiel de son chiffre d’affaires annuel pendant les fêtes de fin d’année. Cela n'était pas arrivé depuis 1989.
Et les premiers bilans sont vertigineux, pas moins de 6,8 millions de pertes en à peine un mois, selon les professionnels.
Le premier préjudice estimé se monte à 6,8 millions d'euros et c'est un minimum.
Fabrice Grillon du Comité Régional Conchylicole de Méditerranée.
"C'est le montant minimum des pertes de vente et des charges. Il faut compter 2,8 millions d'euros de perte de vente pour la seule journée du 1er janvier et 3,8 millions de perte pour tout le mois de janvier", poursuit Fabrice Grillon. "Sans compter les frais pour l'achat des naissains car nous sommes en période d'ensemencement. Et ce d'autant que 70 % des conchyliculteurs sont en circuit court et n'ont pas pu faire les marchés."
Aujourd'hui, les professionnels espèrent des aides de l'Etat et des collectivités ainsi que des mesures de précaution, comme par exemple des travaux sur les bassins d'épuration des communes qui bordent l'Etang.
Et ils convient les amateurs d'huîtres au championnat méditerranéen d'écaillage d'huîtres qui va se tenir ce dimanche à Sète, de 11h à 17h au Théâtre de la Mer.
La carte actualisée des interdictions sanitaires de récolte de coquillages se trouve sur le site Internet de l’OIEAU : http://www.atlas-sanitaire-coquillages.fr/statuts .