Ils protestent contre les logements insalubres mais aussi contre leur rénovation qui pousse parfois les locataires dehors. Une quinzaine de membres de l'association Droit au logement a manifesté mercredi à Sète. Une délégation a été reçue par la municipalité qui dit accompagner le relogement.
A l'origine de la manifestation, un logement insalubre au 8 rue de Tunis, au centre de Sète. Trois locataires, dont le plus âgé a 88 ans, y ont longtemps vécu avant de devoir quitter les lieux qui vont être rénovés après avoir été frappés d'un arrêté d'insalubrité. Les solutions de relogement sont insuffisantes selon le collectif Droit au logement, mais de son côté la municipalité estime avoir oeuvré avec les bailleurs sociaux pour que personne ne soit à la rue.
Demande de réquisition des logements inhabités
On a 3.000 appartements vacants à Sète alors qu'il y a une crise du logement. Il faut que la municipalité les réquisitionne pour les personnes qui vivent dans des taudis ou en sont expulsés.
"On demande que la mairie trouve des solutions de relogement car les propriétaires n'en ont rien à faire, ils veulent faire de travaux de rénovation et en profitent pour se débarrasser des locataires" commente une autre manifestante.
Des solutions de relogement ont été proposées, selon la mairie
Du côté de la municipalité de Sète, on se défend de toute responsabilité dans les logements insalubres.
"Ce n'est pas à la mairie de prévoir qu'un petit immeuble en mauvais état va être frappé d'insalubrité et de reloger les locataires" explique Jocelyne Gizardin, chargée de l'action sociale et de la politique de la ville.
C'est au propriétaire de prévenir les locataires et de proposer un relogement, le temps d'effectuer les travaux, mais la mairie a accompagné ces personnes et les bailleurs sociaux ont proposé des solutions.
Selon la municipalité, les locataires ont tout d'abord refusé ces relogements, proposés dans un quartier éloigné comme l'Ile de Thau, ou la Corniche, notamment. Mais des solutions seraient d'ores et déjà trouvées pour 2 des trois locataires et le troisième cas serait en passe d'être résolu également.
La mairie décline toute compétence pour le relogement
Plus généralement, Jocelyne Gizardin a remis en cause le chiffre de 3.000 logements vacants à Sète. "Je ne vois pas du tout où seraient ces 3.000 logements", a déclaré la responsable de l'action sociale qui a rappelé que ce problème n'était pas, normalement de la compétence de la municipalité.
La mairie n'est ni le pilote, ni le meneur. Au pire, c'est le Département qui devrait se substituer au propriétaire défaillant !
Le 27 mars dernier, après la création du collectif Droit au logemement (DAL) de Sète qui regroupe diverses associations, une première manifestation avait rassemblé une cinquantaine de personnes revendiquant l'arrêt des expulsions et la lutte contre le logement cher, dans le cadre de la journée d'action européenne qui s'est déroulée dans 21 pays.