Méditerranée : des "pirates" tentent de détourner un bateau cargo turc en route pour le port de Sète

Un navire convoyant des camions entre la Turquie et Sète a été menacé par des pirates et les membres d'équipage séquestrés par une quinzaine de personnes. Il s'agirait en fait de passagers clandestins. Le bateau secouru par les forces spéciales italiennes est actuellement à Naples.

Des hommes, dont certains étaient armés de couteaux, et qui pourraient être des migrants embarqués clandestinement, ont brièvement pris le contrôle, vendredi au large de Naples, d'un cargo turc faisant route vers Sète.

Une quinzaine de personnes a contraint l'équipage, après avoir été découvertes dans le Galata Seaways, à changer de direction, selon des informations parcellaires.

Le navire marchand croisait alors au large de l'île d'Ischia, dans le golfe de Naples.

L'équipage et 3 passagers secourus par les forces spéciales

Le commandant, après avoir alerté les autorités à Ankara, a été "séquestré" avec ses hommes sous la menace des "poignards" brandis par certains assaillants qui ont tenté de "détourner" le navire, a affirmé le ministre italien de la Défense. Il a évoqué un acte de piraterie.

Le cargo, qui faisait route vers la France et le port de Sète, a alors "nettement dévié de sa trajectoire", selon l'agence Ansa.

24 heures après, les faits semblent moins précis.

Les informations qui ont fuité des enquêteurs de Naples samedi donnent une image différente du déroulement des événements. Selon l'agence Ansa et le site du quotidien La Repubblica, le commandant du cargo a déclaré lors de sa déposition devant les enquêteurs italiens avoir vu deux hommes armés de couteaux vers la zone des machines du navire, où ils n'ont pas réussi à entrer, rejoignant par la suite les autres passagers clandestins.

Prévenues par la Turquie, les autorités italiennes ont déployé des forces spéciales héliportées qui ont rapidement investi le navire et procédé à des interpellations. Deux hélicoptères de la Marine italienne, ainsi que des moyens des gardes-côtes et de la police douanière ont été engagés dans l'opération.

Selon une source gouvernementale sollicitée par l'AFP, les assaillants pourraient être des migrants mais l'enquête devra déterminer où et quand ils sont montés à bord du cargo.

Selon le quotidien La Repubblica, les 22 membres de l'équipage ont été mis à l'abri, de même que trois "passagers", tandis que les 15 agresseurs ont été "neutralisés".

3 migrants armés et 4 hospitalisés

Trois migrants qui avaient des couteaux ont été dénoncés à la justice pour port d'armes mais n'ont pas été incarcérés.
Les 15 passagers clandestins ont déclaré venir de Syrie, d'Afghanistan et d'Irak.

Quatre d'entre eux, deux femmes et deux hommes, ont été hospitalisés dans la nuit de vendredi à samedi. Une des femmes est enceinte, l'autre très affaiblie, un homme pourrait avoir une fracture de la cheville et l'autre souffre d'hypothermie, selon une agence de presse italienne.

Une enquête pour "piraterie"

Une fois l'opération de secours terminée, le cargo a été conduit dans la rade de Naples.

Des enquêteurs et des équipes d'intervention de la police nationale et de la police douanière sont montés à bord pour conduire les premières investigations et rechercher d'éventuels clandestins retranchés dans le Galata Seaways.

Une enquête a été ouverte pour "séquestration" et "tentative de détournement".

Le cargo est un roulier moderne de 225 mètres de long sur 25 mètres de large, battant pavillon turc qui transportait des camions. Il était parti de Topcular en Turquie, le 7 juin, à destination de Sète, où il devait arriver ce samedi.

Si des dizaines de milliers de migrants tentent d'atteindre chaque année l'Europe par l'Italie en franchissant la Méditerranée depuis l'Afrique du nord, les arrivées depuis la Turquie sont rares.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité