Sébastien Pacull quitte la tête des Républicains de l'Hérault et est candidat à Sète. Sa démission intervient alors qu'il a reçu le soutien du Rassemblement National. Une démission surprise mais qui n'étonne guère. Car les Républicains ont accordé l'investiture au maire sortant François Commeinhes.
La campagne des municipales était sans fausses notes pour Les Républicains. Un nouvel exécutif national, le retour de François Baroin dans l'exécutif stratégique, du mieux dans les sondages et des investitures nettes et quasiment sans bavures. Mais ça, c'était sans compter sur l'épisode sétois.
Avant que le président LR dans l'Hérault, Sébastien Pacull, candidat pressenti à Sète ne soit au centre d'une manoeuvre politicienne.
Une démission pas si surprenante que ça
Depuis quelques jours le bruit insistant d'un soutien du Rassemblement National du candidat Pacull, enflait à vue d'oeil. Le parti de Marine Lepen semblait tout disposé à soutenir le président héraultais des républicains, candidat à Sète et conseiller municipal du Maire sortant François Commeinhes. Mais jeudi soir Sébastien Pacull annonçait son départ de la présidence de la fédération des républicains de l'Hérault sans que personne ne s'y attende vraiment.Ce coup là, on ne l'a pas vu venir" avoue Arnaud Julien secrétaire départemental LR 34.
A y regarder de plus près, la démission du numéro un de la fédération LR de l'Hérault, même si elle a pris de court tout le monde, n'est pas surprenante.
Sébastien Pacull avait rencontré il y a quelques temps lors d'un repas Robert Ménard le maire de Béziers. Pour lui, s'asseoir à la table d'un élu soutenu par le parti de Marine Le Pen c'était faire preuve de bon sens et de réalisme politique.
Il faut en finir avec les complexes déclarait il y a quelques temps Sébastien Paccull
Cette union des droites, souhaitée et rêvée par le maire de Béziers depuis longtemps, semblait avoir trouvé une oreille attentive en la personne de Sébastien Pacull.
L'édile biterroise jubilait déjà à l'idée de faire cette première union sur ses terres à quelques kilomètres seulement de Béziers.
Ce soutien du parti Lepéniste était une aubaine, lui qui en est le parfait petit soldat et modèle.
Les Républicains ne veulent pas entendre parler du rassemblement des droites
Sébastien Pacull a quitté son poste avant de subir les foudres de son parti qui avait quelques heures plus tôt décidé d'investir le maire sortant, François Commeinhes.
En démissionant, Sébastien Pacull a juste pris les devants" déclare Arnaud Julien, secrétaire départemental LR 34
La direction LR se dit, très claire sur les alliances avec le Rassemblement National. Impossible.
Elle a d'ailleurs entamé plusieurs procédures. Henri Gas délégué LR sur la circonscription de Béziers devrait être débarqué. Lui aussi prônait un rapprochement avec le parti d'extrême droite. Il ne devrait plus faire parti des rangs des Républicains en 2020 et pourra rejoindre en toute connaissance de cause une liste Ménard.
La réaction de la fédération des Républicains de l'Hérault
Ces municipales 2020 ne ressembleront à aucune autre
Robert Ménard qui oeuvre en sourdine depuis longtemps pour que ce rassemblement des droites se fasse, a finalement gagné une bataille à défaut d'avoir gagné la guerre des municipales. Affaiblir la droite républicaine, et renforcer le bloc des droites dures est son objectif.
Sébastien Pacull se présentera donc sans étiquette à Sète mais avec le soutien probable du Rassemblement National comme son voisin Robert Menard qui en 2014 prenait la mairie de Béziers.
Quant au maire de Sète, le très macron-compatible François Commeinhes, il aura lui la double investiture de LR et de la République En Marche. Une double reconnaissance fruit de 4 mandats et d'un soutien indéfectible au président de la république.
Dans cette campagne certains pensent que ceux qui parlent plus fort auront raison. Cette démission est une question d'égo rien de plus estime un cadre des Républicains.
Pour exister en 2020, il faudra soit avoir un programme à la hauteur des enjeux et faire preuve d'imagination et là ce n'est pas gagné, ou bien s'affranchir des limites de sa propre conscience politique.
Sébastien Pacull a choisi. Une stratégie qui l'a conduit à la démission de ses fonctions de président de la fédération LR de l'Hérault avant une probable exclusion du parti.