La réforme de l'apprentissage va-t-elle pénaliser les jeunes ? C'est la crainte des Centres de formation. L'Etat veut désormais confier leur gestion aux branches professionnelles et non plus aux régions. A Sète, par exemple, on s'inquiète des conséquences à long terme de ce transfert de compétence.
La famille de Sauveur, jeune apprenti de 17 ans, travaille dans la mécanique auto. Mais lui, ce sont les bateaux qui l'intéressent... Après plusieurs stages, il a choisi une formation en apprentissage et en alternance.
L'avantage, on est payé à la fin du mois. On a qu'une semaine par mois d'école donc c'est plus intéressant car on découvre le monde du travail.
Le CFA, centre de formation des apprentis, de Sète accueille 435 jeunes, du CAP au Bac pro. C'est une structure municipale, financée à 70% par la région Occitanie.
Dans le projet de réforme de l'apprentissage, chaque branche professionnelle serait chargée d'organiser la formation des jeunes. Avec pour certains, le risque de voir les entreprises imposer aux formations une logique uniquement économique, d'efficacité immédiate...
Dans cette réforme des CFA, on se préoccupe plutôt du fonctionnement et de l'organisation, alors qu'il aurait fallu mettre l'apprenti au centre de ce projet" explique Michel Ferrier, directeur du Centre de formation des apprentis de Sète.
La réforme du gouvernement sous-entend que les formations proposées ne correspondent pas aux besoins des employeurs. Un comble pour les formateurs : dans les CFA, tous les apprentis travaillent 3 semaines sur 4 dans une entreprise. Le vrai problème de l'apprentissage, c'est plutôt son image négative en France.
Une image que le gouvernement entend changer. Mais son projet pour l'instant, seulement basé sur le financement et l'organisation laisse sceptique les professionnels du secteur.
En France, il n' y a que 7% d'apprentis, contre 15% en moyenne en Europe.