Une étude montre que la crise sanitaire pourrait entraîner la faillite de 2 restaurants sur 3. Certains fast food ont déjà fermé. Comme à Lodève, où Angélique et Lionel qui géraient un commerce ont tiré définitivement le rideau. Ils doivent désormais se tourner vers le Secours populaire pour manger.
Une étude économique menée par l'Union des Métiers de l'Industrie de l'Hôtellerie laisse entrevoir un avenir sombre pour cette filière, notamment pour la restauration, très durement touchée par la crise du Covid. Les fermetures imposées et le confinement ont eu raison des trésoreries de ces commerces.
Des charges et plus de rentrées d'argent sur plusieurs mois, même avec les aides d'Etat, les plus fragiles ne s'en relèveront pas. L'estimation est de 40% à 66% de faillites dans les 12 mois. Du jamais vu depuis l'après-guerre.
Angélique et Lionel, victimes de la crise
Le couple gérait un fast food à Lodève depuis 5 ans. Des années de travail, d'investisement, de réussite et de bonheur. Mais en mars, tout bascule, avec le coronavirus. Le premier confinement met les finances à mal car il faut rembourser les crédits, continuer à faire vivre la famille tout en étant fermé. C'est une épreuve.L'arrivée du déconfinement est un espoir mais de courte durée faute de clients... Angélique et Lionel jettent l'éponge et ferment boutique.
Un mois après, ils reviennent sur place, devant ce magasin fermé. Ils ont tout perdu.
Se mettre à leur compte et ouvrir un commerce, c'était un projet de vie commun, pour le couple. Un aboutissement.Depuis que l'on a fermé, c'est la première fois que l'on remet les pieds ici. Qu'on ouvre le rideau. Ca fait flipper, c'est morbide, c'est glauque. C'est notre petite vie qui s'en va.
Une aventure qui leur a demandé beaucoup d'investissement personnel et de travail, durant 5 ans.C'est un crève-coeur cette fermeture, cela marque.
Aujourd'hui, les 1.500 € d'aides de l'Etat couvrent à peine le loyer du bâtiment. Il ne reste rien pour Angélique, Lionel et leurs 3 filles, pour la vie quotidienne. En plus, l'inactivité pèse sur le moral.On le faisait pour avoir quelque chose à nous. Une affaire qui marche bien. On s'est donné de la peine et aujourd'hui c'est compliqué... se dire qu'on ne rouvrira jamais...
"On devient des boules de nerfs. Le matin, on se lève et il n'y a rien au programme, malheureusement. Et la journée passe. Rien faire, c'est très très dur" conclut Angélique.
L'aide du Secours populaire
Pour la première fois de sa vie, Lionel s'est rendu au local du Secours populaire de Lodève. Pour y chercher de la nourriture pour sa famille.Pour rebondir, Lionel et Angélique envisagent de se reconvertir. Ils ont renoncé à la restauration.On avait un emploi, on avait un commerce, on était à notre compte... et voilà, aujourd'hui on compte sur les autres. On est à la merci de venir ici. C'est pas une honte mais psychologiquement cela marque. Etre tombé si bas en 6 ou 7 mois !