50 enquêteurs traquent le tueur de parachutistes

Les policiers recherchent tous azimuts le meurtrier de trois parachutistes à Toulouse et Montauban

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Militaires tués : le procureur s'exprime

Le procureur de la République de Toulouse s'exprime sur l'enquête en cours après le meurtre de deux militaires à Montauban jeudi après-midi (un troisième homme est grièvement blessé). L'arme utilisée est la même que celle qui a servi à abattre un autre militaire dimanche à Toulouse.

Alors que les militaires de la région sont appelés à la vigilance, les policiers tentent d'identifier le meurtrier pour le mettre hors d'état de nuire avant un éventuel troisième forfait.

Entre 50 et 60 officiers de police judiciaire, dont des renforts venus de services spécialisés parisiens, comme la sous-direction antiterroriste (SDAT), sont mobilisés. Dans leurs investigations, les enquêteurs disposent notamment d'une dizaine de témoignages, d'images de caméras de vidéosurveillance pour Montauban, d'un chargeur de l'arme utilisée et des douilles abandonnées sur place. "On ne part pas de rien, on a des éléments à exploiter", lance une source proche de l'enquête.

Sans exclure d'éventuelles complicités, les enquêteurs recherchent un homme qui a fui en direction de Toulouse au guidon d'un puissant scooter, après avoir tiré jeudi sur les trois militaires du 17e RGP de Montauban. Probablement le même tueur que celui qui a abattu le sous-officier du 1er RTP de Francazal, quatre jours plus tôt à Toulouse.

Seule certitude pour l'instant, c'est la même arme qui a servi selon l'étude balistique: un pistolet automatique tirant des balles de calibre 11,43, une arme qu'on peut acheter en armurerie, selon le procureur de Toulouse, Michel Valet.

Le parachutiste grièvement blessé à Montauban, d'origine antillaise, était toujours samedi entre la vie et la mort, dans le coma, sous assistance cardiaque et respiratoire à l'hôpital de Rangueil de Toulouse.

Le tueur visait-il des soldats d'origine maghrébine? Des unités (1er RTP et le 17e RGP engagées sur les principaux conflits, de l'Algérie à l'Afghanistan? S'agit-il d'un règlement de compte, d'une vengeance ou de l'acte d'un déséquilibré voulant, selon une source proche du dossier, "se faire des militaires "?

"Toutes les pistes sont explorées", martèle le procureur de la République de Toulouse, Michel Valet, qui se refuse à parler d'un "tueur en série".

La piste semblant la moins plausible est celle d'un acte crapuleux, car le meurtrier ne s'est intéressé ni à l'argent, ni aux effets personnels des victimes.

A Toulouse comme à Montauban, le tueur a agi de sang froid, à découvert, dans un lieu public, en plein jour, tirant à bout portant. Vêtu de noir et portant un casque, il a logé une balle dans la tête à chacune des quatre victimes avant de prendre la fuite sur un scooter de grosse cylindrée et de couleur sombre.

A Montauban, devant le distributeur de billets, le tireur s'est acharné sur un des bérets rouges qui, blessé, tentait de s'échapper en rampant. Au total 13 douilles ont été retrouvées devant la caserne du 17e RGP. La majorité des tirs ont atteint leur cible.

Interrogé sur l'origine des victimes, trois hommes d'origine maghrébine et un venant des Antilles, le procureur s'est borné à déclarer qu'il cherchait à élucider des attaques ayant visé "quatre militaires français".

L'enquête est dirigée par le Parquet de Toulouse. L'ensemble des services dépendant de la direction centrale de la police judiciaire a été cosaisi avec le SRPJ de Toulouse, sous-direction antiterroriste comprise. Et les enquêteurs lancent un appel à témoins : toute personne qui aurait assisté de près ou de loin à la fusillade est invitée à appeler le 05 61 12 78 45.

Sur les lieux du crime, des habitants de Montauban continuaient samedi de déposer bougies et bouquets de fleurs à la mémoire des victimes. Les parents du caporal Abel Chennouf, 25 ans, et sa compagne enceinte de sept mois, ont aussi apposé une photo du militaire.

Les trois familles ont été reçues samedi par la procureur de Toulouse. Auparavant la famille du soldat antillais s'était rendu à l'hôpital, alors que les proches des deux soldats tués jeudi se recueillaient devant les dépouilles conservées à la morgue avant les obsèques.

Une cérémonie à la mémoire des soldats tués aura lieu mardi ou mercredi dans la caserne du 17e RGP en présence du Premier ministre et, peut-être, du président de la République, a annoncé la maire de Montauban Brigitte Barèges.

A Tarbes, Castres (Tarn), Carcassonne, Castelnaudary (Aude), Pamiers (Ariège), villes de garnison de la région, les militaires se faisaient discrets et avait remisé leur uniforme, après un appel à la vigilance lancé par la hiérarchie militaire.

Le tueur de parachutistes : un sang-froid et une détermination déconcertantes

Le meurtrier des trois parachutistes de Toulouse et Montauban a fait preuve d'un sang-froid déconcertant pour tirer sur quatre parachutistes en plein jour, dans des lieux fréquentés, sans laisser derrière lui d'indice pouvant conduire à sa capture rapide.
Pour stopper sa folie meurtrière, des moyens exceptionnels ont été déployés, car, pour les enquêteurs, il est capable de récidiver.
A Toulouse comme à Montauban, il a tiré sur des hommes désarmés et ne s'exposait donc pas à une riposte. Pour rendre plus difficile son identification, il a gardé son casque intégral sur la tête quand il tirait.
Il doit avoir une "grande confiance en lui pour commettre ces crimes en suivant le même mode opératoire. Il connaît les armes. Il tire pour tuer, il sait où il faut tirer pour tuer", a souligné une source proche de l'enquête.
Les assassinats sont "méthodiques". "C'est un homme visiblement entraîné, mais, en même temps, ce n'est pas difficile de rater sa cible quand on tire à bout portant", relève une autre source proche de l'enquête.
Il a utilisé une arme courante, qu'on peut acheter légalement chez un armurier.

Sa première victime, un soldat de 30 ans du 1er Régiment du train parachutiste de Francazal (Haute-Garonne), a été froidement abattue d'une balle dans la tête, le dimanche 11 mars à Toulouse, vers 16H00, alors que des promeneurs se trouvaient à quelques centaines de mètres.

Le meurtrier a semble-t-il attiré le sous-officier dans ce quartier périphérique de l'est toulousain en le contactant par le biais d'un site internet sur lequel le militaire avait mis en vente sa moto, indiquant sa profession.

Quatre jours plus tard à Montauban, c'est une série de coups de feu. Treize douilles seront retrouvées près des corps des trois militaires, et les balles perdues sont peu nombreuses. Là encore, vers 14H00, le meurtrier n'hésite pas à tirer au pistolet automatique, à proximité d'un petit centre commercial, à 200 mètres de l'entrée de la caserne du 17e RGP (Régiment de génie parachutiste).

Le tireur, voyant qu'un des militaires rampait encore, l'a retourné et l'a achevé de trois balles, a souligné un enquêteur.

Dans les deux cas, il a quitté les lieux sur un scooter de couleur sombre, à grande vitesse. Un engin de grosse cylindrée, doté d'une boîte de vitesses automatique, ce qui écarte le risque de caler.
Pour ne pas laisser derrière lui de traces ADN ou d'empreintes, il a "nettoyé" le chargeur retrouvé sur les lieux du second crime, selon le ministre de l'Intérieur Claude Guéant.
"Ce genre d'exécution fait penser à la pire époque des attentats basques. Il y a une volonté de tuer à tout prix qui fait froid dans le dos, un acte de barbarie, un acte gratuit. Ce n'est pas quelque chose que l'on peut imaginer de la part d'un petit voyou de banlieue", selon la maire de Montauban, Brigitte Barèges.

Ce sont les militaires qu'il visait, assure le propriétaire de la boulangerie voisine du lieu du crime, soulignant qu'une personne âgée qui attendait derrière les soldats pour retirer de l'argent a été écartée par le tireur.

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