C'est le groupement des cartes bancaires qui a signalé des irrégularités dans l'Hérault et le Gard.
Six hommes, soupçonnés d'avoir mis en place une vaste escroquerie aux cartes bancaires leur ayant permis de mener cet été un train de vie luxueux, ont été mis en examen par une juge d'instruction de Montpellier. Le piratage des cartes a rapporté 600.000 euros en 2 mois.
Deux d'entre eux, deux hommes de 32 et 38 ans de nationalité roumaine et domiciliés à Sète dans l'Hérault, ont été écroués, les autres placés sous contrôle judiciaire, après leur interpellation mercredi par les policiers de la section économique et financière du SRPJ de Montpellier.
Les autres mis en cause dans cette affaire sont un conseiller en gestion, un équipementier moto, un forain et un garagiste spécialisé dans la vente de pièces détachées pour des véhicules et des bateaux, âgés de 36 et 38 ans, domiciliés à Sète, Nézignan-l'Evêque dans l'Hérault et Alès dans le Gard, a-t-on précisé de même source.
L'enquête a démarré en juin dernier par le signalement de transactions bancaires suspectes dans l'Hérault par le Groupement d'intérêt économique (GIE) des cartes bleues.
Le GIE a repéré des anomalies chez quatre personnes qui venaient d'acquérir un terminal électronique et qui multipliaient des opérations importantes, dont 200 paiements avec des cartes bancaires le même jour, "certaines portant sur des sommes très élevées", a-t-on souligné de source judiciaire.
En moins de deux mois, les deux Roumains ont utilisé un millier de fausses cartes bleues, dont l'ensemble des codes avaient été piratés aux Etats-Unis, au Canada et en Asie, à l'insu de leurs utilisateurs. Les données confidentielles étaient ensuite dupliquées sur des cartes vierges et réutilisées.
Les cartes bleues piratées ont permis d'effectuer des transactions fictives pour un montant total de 1,8 million d'euros mais, le GIE ayant bloqué des opérations, les escrocs présumés n'ont pu empocher que 600.000 euros.
"Ces fonds, que les Roumains et les quatre complices héraultais dans la combine se partageaient, leur ont permis de mener un train de vie luxueux", a-t-on expliqué de même source.
La bande avait notamment acquis des voitures haut de gamme qui ont été saisies par la juge d'instruction, ainsi que des montres de luxe à 15.000 euros pièce et des armes.
"Quelque 150.000 euros ont été bloqués sur les comptes bancaires des mis en examen, aux domiciles desquels 12.000 euros ont été retrouvés et placés sous scellés", a-t-on précisé.
Les investigations vont se poursuivre car d'autres commerçants seraient impliqués dans cette vaste escroquerie.