Agression : une version contre une autre

Un des agresseurs présumés a porté plainte aujourd'hui contre la victime, estimant avoir aussi subi des violences.

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L'indignation après l'agression du jeune dans un t

Un adolescent de 17 ans a été victime d'une violente agression antisémite mercredi soir dans un train Toulouse/Lyon. Deux personnes ont été placées en garde à vue à Lyon suite à cette violente agression. Les deux hommes ont été interpellés à Lyon.

Un adolescent de 17 ans a été victime d'une violente agression mercredi soir dans un train Toulouse/Lyon. La garde à vue des deux jeunes suspects a été prolongée de 24 heures. L'enquête se poursuit avec des témoignages contradictoires de passagers, de la victime et des agresseurs.

Samedi, les deux agresseurs présumés d'un jeune garçon dans un train feront l'objet d'une information judiciaire pour "violences aggravées", a déclaré une source judiciaire à l'AFP.

Le caractère raciste de l'agression est remis en question depuis hier soir. Le Procureur de la République de Lyon, Marc Cimamonti, demeure prudent. Il indique que le caractère antisémite de cette agression reste à confirmer. «Les faits de violences sont là, par pluralité d'auteurs et dans un moyen de transport, mais il faut continuer à recueillir des témoignages, notamment des passagers de la rame, pour considérer un caractère antisémite», selon une source judiciaire. Jeudi matin, le ministère de l'intérieur avait annoncé des violences à caractère antisémite.

Les deux suspects ont été confrontés à la victime. Ils n'ont pas nié l'agression, selon une source proche de l'enquête, mais ont en revanche rejeté toute connotation religieuse. L'un des deux aurait porté plainte à son tour contre la victime estimant avoir reçu des "coups et blessures".

Rappel des faits

Scolarisé à l'école Ozar Hatorah de Toulouse, Lior, un jeune homme de confession juive, a été agressé alors qu'il voyageait dans un train reliant Toulouse à Lyon où il rejoignait sa famille. L'adolescent de 17 ans a été pris à partie et insulté par deux individus. Il a ensuite été agressé au niveau de la plate-forme des toilettes et a été roué de coups, d'après ses propos. La victime souffre de nombreuses contusions et un médecin a établi une interruption temporaire de travail de plus d'une semaine. Nos confrères du Progrès de Lyon ont recueilli hier l'interview exclusive de la victime.

C'est entre Montpellier et Valence que ce seraient produits les faits, tandis que le jeune homme était en train de téléphoner à son frère portant un prénom d'origine hébraïque, d'après le récit de la victime. C'est à ce moment-là que les agresseurs ont réagi en attendant le jeune homme prononcer ce prénom au téléphone.

L'adolescent de 17 ans, qui reste très choqué est sorti de l'hôpital. Il a déposé plainte dans la nuit au commissariat de Lyon. Sa famille se dit doublement touchée par les préjudices du 19 mars lors des actes commis par M. Merah et lors de l'agression de leur proche dans ce train.

Des contrôleurs du train et un passager se sont interposés pour mettre fin à ces violences physiques et verbales. Les deux agresseurs présumés seraient deux jeunes de 18 ans, sans casier judiciaire. Il s'agit de deux jeunes voyageant en civil qui passaient des tests afin d'intégrer l'armée via le bureau de recrutement de Lyon. Les deux agresseurs, en l'absence de casier, mais "reconnus" à la descente du train n'auraient pas pu être directement interpellés par la police ferroviaire. Ils ont été appréhendés quelques instants après, dans le centre de recrutement de l'armée.

Recrudescence d'actes antisémites

L'école juive Ozar Hatorah de Toulouse avait déjà reçu de nombreuses menaces antisémites par courriels. Au plan national, les associations juives dénoncent la recrudescences des actes antisémites depuis l'affaire Merah. Le président de la communauté juive de Toulouse, Arié Bensemhoun, a estimé que les Juifs étaient victimes d'une "forme d'acharnement qui devient insupportable". De son côté, Nicole Yardeni, présidente du Conseil représentatif des institutions juives de Midi-Pyrénées a fait part de sa tristesse. "Il y a beaucoup d'éducation qu'il faut rattrapper dans notre pays".

Cette semaine, une jeune homme toulonnais de 20 ans a également été interpellé pour harcèlement raciste après avoir passé plus de 1300 coups de téléphone de menaces et d'insultes à l'école Ozar Hatorah de Toulouse. Ces actes sont passibles de peine de prison.

Dans un communiqué, le ministère se dit déterminé "à combattre toutes les résurgences de ce mal profond qu'est l'antisémitisme", "une offense aux valeurs et à l'histoire de notre République". Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a "rappelé, devant l'ensemble des préfets, réunis jeudi au ministère, ses instructions de vigilance et de fermeté dans la
lutte contre les actes antisémites". De nombreux élus ont condamné ces actes violents.

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