La compagnie basée près de Toulouse propose à 85 salariés un plan de reclassement dans une filiale grecque.
Air Méditerranée délocalise en Grèce
Pour tenter d'éviter des licenciements et dans le cadre d'un plan de sauvegarde de l'emploi, la compagnie aérienne Air Méditerranée propose à 85 salariés de se délocaliser en Grèce.
Le président et premier actionnaire d'Air Méditerranée, Antoine Ferretti, propose à une partie du personnel une baisse de 30% sur leurs salaires et une place "au soleil" de la Grèce. La crise est l'argument avancé par la direction. La compagnie a déjà basé trois de ses dix avions en République hellénique.
Air Méditerranée vend essentiellement des vols charters moyen courrier à des tours-opérateurs comme par exemple la Fram, important voyagiste régional. Crée en 1997, la compagnie propose également d’acheter directement des billets par internet pour certaines destinations, telles que Tunisie, Maroc, Liban, Israël... ou les capitales d'Afrique de l'Ouest. Impacté par les crises tunisiennes et égyptiennes, Antoine Ferretti, le dirigeant d'Air Méditerranée a créé en août 2011 une filiale grecque : Hermès Airlines. Ainsi, le président de la compagnie aérienne a envisagé sauver des emplois en reclassant 85 de ses 450 salariés à Athènes.
Invité du journal régional de 12h du vendredi 24 février, Antoine Ferretti, le patron d'Air Méditerranée, récuse le terme de "dumping social". Selon lui, "il a réduit les activités en France afin de sauver tous les emplois au sol". Ce dirigeant d'une entreprise d'environ 500 salariés répond par l'affirmative dans le journal de France 3 Midi-Pyrénées qu'"il ne verrait pas d'inconvénient à réduire sa rémunération de 30% s'il le fallait".
Certains salariés travaillent depuis au moins dix ans dans cette compagnie et interpellent dans une lettre le président de la République Nicolas Sarkozy : "si rien n’est fait, on s'attend non seulement à la poursuite des plans de la délocalisation de 6 avions sur 10, mais au départ de toute notre flotte, à la disparition de notre entreprise, et pire encore à ce que la méthode se propage aux autres compagnies aériennes françaises qui ne sauront résister à ce dumping social".
La Grèce est dans une course effrénée pour lutter contre la faillite. Les salariés français d'Air Méditerranée auxquels on propose de vivre en Grèce perdront environ 30% de leurs salaires et n'auront plus les avantages sociaux de la France. Certains ont refusé ces conditions d'embauche à Hermès Airlines et vont être licenciés. L’Unac, syndicat de personnel navigant commercial, dénonce depuis le mois de décembre 2011 cette forme de reclassement.