L'enquête sur les crimes de Perpignan, commis en 1997 et 1998, serait relancée grâce à de nouvelles analyses ADN
La police judiciaire de Perpignan, qui enquête sur le meurtre accompagné d'atroces mutilations de deux jeunes femmes et la disparition d'une troisième près de la gare, lance un appel à témoins 15 ans après les faits, a-t-on appris de source proche de l'enquête. Appel à témoins : 0.800.00.48.61.
Un numéro vert (0.800.00.48.61) est disponible depuis lundi pour recueillir tout renseignement susceptible de faire avancer l'enquête.
France 2 consacrait d'ailleurs dimanche soir une émission, "Non élucidé", à cette affaire.
De nouvelles analyses vont être faites sur du matériel génétique retrouvé par les enquêteurs, notamment une trace de sperme, pour tenter éventuellement d'identifier un suspect grâce aux progrès de la technique.
L'effroi s'était emparé de la ville lors des meurtres de Mokhtaria Chaïb, le 20 décembre 1997, et de Marie-Hélène Gonzales, le 16 juin 1998.
Le corps de Mokhtaria, 19 ans, a été retrouvé dans un terrain vague le lendemain de sa disparition, les seins découpés, les parties génitales mutilées.
Celui de Marie-Hélène Gonzales, 22 ans, a été découvert dix jours après sa disparition sur un autre terrain vague. Elle aussi était éviscérée et horriblement mutilée: sa tête et ses mains n'ont été découvertes que six mois plus tard dans un sac plastique jeté dans un fossé.
Une première jeune fille, Tatiana Andujar, avait déjà disparu près de la gare de Perpignan le 24 septembre 1995. Aucune trace de cette lycéenne de 17 ans, brune comme les autres victimes, n'a jamais été retrouvée.
La police a cru un moment tenir le meurtrier de Mokhtaria Chaïb. Un Péruvien, Andres Palomino Barrios, médecin dans son pays et alors âgé de 49 ans, avait été mis en examen en janvier 1998. Un de ses cheveux avait été retrouvé près de la scène de crime dans un passe-montagne.
Il a toujours nié. Il était en détention au moment du meurtre de Mlle Gonzales et a bénéficié d'un non-lieu en 2003.
Les policiers n'ont cessé d'enquêter sur les passages éventuels de tueurs en série dans la région au moment des faits et de vérifier leur emploi du temps.