La justice annule la procédure de sauvegarde du groupe de spiritueux. Il doit être placé en redressement judiciaire
La cour d'appel de Nîmes a annulé la procédure de sauvegarde du groupe de spiritueux Belvédère, en difficulté financière, dans un arrêt rendu jeudi qui amène la société à "demander une procédure de redressement judiciaire le plus rapidement possible". Le cours en bourse de l'action Belvédère a chuté de plus de 7%, vendredi matin.
Le titre du groupe de spiritueux Belvédère chutait vendredi matin à la Bourse de Paris, après que la société a demandé une procédure de redressement judiciaire, suite à la décision de la cour d'appel de Nîmes d'annuler la procédure de sauvegarde.
A 11H14 (10H14 GMT), la valeur perdait 7,23% à 53,50 euros, tandis que le CAC 40 était en très légère baisse (-0,14%).
La décision de justice :
Dans leur décision, dont l'AFP a eu une copie, les magistrats ont infirmé la décision du tribunal de commerce de Nîmes du 1er juillet 2011 qui avait étendu à Belvédère une procédure de sauvegarde ouverte pour une de ses filiales, la maison de vins Moncigale, basée à Beaucaire (Gard).
Le parquet avait fait appel de ce jugement, contestant l'argument de la confusion de patrimoine entre les sociétés.
La nouvelle procédure de sauvegarde avait été convertie en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Nîmes le 20 septembre.
"L'arrêt ne change rien au travail de redressement qui a été entrepris. Il nous amène à faire une demande de redressement judiciaire le plus rapidement possible", a commenté Guillaume Foucault, porte-parole du groupe.
"La société Belvédère avait reconnu son état de cessation de paiement et demeure protégée par la reconnaissance public de (cet) état de cessation de paiement", a-t-il ajouté dans une déclaration à l'AFP.
"Nous sommes satisfaits de la décision de la cour d'appel de Nîmes.
Nous attendons maintenant la décision du tribunal de commerce de Dijon sur notre demande de mise en redressement judiciaire de Belvédère SA", a réagi de son côté un représentant du comité des créanciers.
En juin 2011, la cour d'appel de Dijon avait mis fin à une première procédure de sauvegarde obtenue par Belvédère en 2008, jugeant que le groupe n'avait pas respecté ses engagements en matière de cession d'actifs pour rembourser sa dette à ses créanciers.
Un conflit oppose depuis trois ans Belvédère à ses créanciers, qui l'accusent de s'être surendetté en 2006 pour acheter les liqueurs Marie Brizard et de sacrifier désormais ses filiales pour sauver la holding.
Le groupe, propriétaire de la vodka Sobieski et du whisky William Peel, emploie 3.650 personnes dont 750 en France.
Il a cumulé plus de 300 millions d'euros de pertes nettes depuis 2008 et accuse une dette de plus de 600 M EUR. Son PDG, Jacques Rouvroy, a démissionné en octobre et a été remplacé par le directeur général, Krzysztof Trylinski.