Beaucaire : le titre Belvédère flambe à la bourse

L'action du groupe qui emploie 4.000 salariés dans le monde a bondi de 22% ce mercredi

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Beaucaire (30): manoeuvre juridique chez Moncigale

300 emplois peut-être menacés à cause d'un simple transfert du siège social du groupe Belvédère vers sa filiale Moncigale. De Beaune (Côte d'Or) vers Beaucaire. Rien d'inquiétant sur le papier. Sauf que les employés craignent une manoeuvre de la direction face aux créanciers.

Le groupe de spiritueux Belvédère, en proie à des difficultés financières, a été placé en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Nîmes, ainsi que sa filiale Moncigale a-t-on appris mardi auprès de la direction, confirmant des informations du Figaro. La guerre financière contre Belvédère a été lancée en 2008 et elle affole la bourse.

Le titre Belvédère signait un rebond spectaculaire mercredi matin à la Bourse de Paris, alors que le groupe de spiritueux, en proie à des difficultés financières, a été placé la veille en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Nîmes (Gard).

A 10H04 (08H04 GMT), l'action s'envolait de 20,69% à 25,37 euros dans un marché en recul de 0,39%. Mardi, après l'annonce de cette décision, Belvédère avait chuté de 35,86% à 21,02 euros.

La décision du tribunal de commerce de Nîmes intervient dans le cadre d'un feuilleton judiciaire qui oppose depuis trois ans le groupe, septième producteur mondial de vodka, à ses créanciers.

Belvédère avait initialement été placé sous procédure de sauvegarde en juillet 2008, pour rééchelonner sur dix ans une dette de plusieurs centaines de millions d'euros.

Le tribunal de Nîmes avait précédemment placé Belvédère et l'une de ses filiales, la maison de vins Moncigale, sous procédure de sauvegarde, convertie désormais en redressement judiciaire.

Pour Dominique Daridan, analyste chez le courtier Aurel BGC, c'est "un énième

rebondissement et certainement pas le dernier".

Le feuilleton judiciaire n'est en effet pas fini, le parquet ayant fait appel de la décision du tribunal nîmois sur l'extension de la procédure de sauvegarde.

L'audience aura lieu le 13 octobre. Une audience que les créanciers attendent de pied ferme puisque la décision de la Cour d'appel pourrait remettre en cause la mise en redressement judiciaire.

"Si Belvédère va connaître une nouvelle période d'incertitude, le fait est que le noeud se resserre quand même légèrement autour de la direction de la société" explique-t-il.

L'analyste rappelle notamment que la procédure de redressement judiciaire implique la présence d'un administrateur judiciaire sous l'autorité duquel le plan de redressement doit être élaboré. En outre, les actions de la société possédées par les dirigeants sont mises sous séquestre.

Malgré la remontée du cours mercredi matin, M. Daridan estime que le montant de la capitalisation du groupe, qui atteignait mardi soir 65 millions d'euros, "paraît trop élevé pour une société ayant des fonds propres négatifs de 178 millions d'euros à fin 2009 (derniers chiffres connus)".

La mise en redressement judiciaire :

"J'ai eu l'information par nos avocats nîmois, nous sommes placés en redressement.

Cela concerne Belvédère et notre filiale Moncigale", a déclaré à l'AFP le directeur général délégué du groupe, Krzysztof Trylinski.

Cette décision intervient dans le cadre d'un feuilleton judiciaire qui oppose depuis trois ans le groupe, septième producteur mondial de vodka, à ses créanciers.

Le tribunal de commerce de Nîmes avait précédemment placé Belvédère et l'une de ses filiales, la maison de vins Moncigale, sous procédure de sauvegarde, convertie désormais en redressement judiciaire.

"Cette modification de procédure ne change en rien le cours de la période d'observation de ces sociétés", a commenté le groupe dans un communiqué.

Elle "confirme, si besoin était, la mise sous protection de la justice du groupe Belvédère et doit permettre aux dirigeants de présenter un plan de redressement assurant la pérennité du groupe à ses salariés et donnant satisfaction à ses créanciers", a-t-il ajouté.

Belvédère, qui emploie plus de 4.000 personnes dans le monde et possède les marques Marie Brizard (anisette), Sobieski (vodka) et William Peel (whisky), avait initialement été placé sous procédure de sauvegarde en juillet 2008, pour rééchelonner sur dix ans une dette de plusieurs centaines de millions d'euros.

La situation s'est envenimée début 2011 quand les créanciers de Belvédère, représentés par la banque américaine New York Mellon, ont saisi la justice française, estimant que le groupe ne respectait pas le plan de sauvegarde négocié en 2008, dont la cour d'appel de Dijon a sonné le glas le 7 juin.

Mais l'affaire a rebondi à Nîmes, où le tribunal de commerce avait également placé la maison de vins Moncigale (filiale de Marie Brizard, lui-même filiale de Belvédère) sous procédure de sauvegarde.

Le 1er juillet, le tribunal nîmois a étendu cette procédure à la maison-mère, Belvédère. Dans la foulée, le groupe a déménagé son siège social de Beaune (Côte-d'Or) à Beaucaire (Gard).

Selon ses créanciers, Belvédère, dont la cour de cassation a confirmé en septembre le montant de la dette à 375 millions d'euros, soit près de 500 millions intérêts compris, cherche à accélérer les procédures à Nîmes, où la justice lui serait plus favorable qu'à Dijon.

Une version démentie par la direction.

"Le placement en redressement judiciaire n'était pas notre souhait. Belvédère se porte bien, mais nous sommes victimes de la guerre économique que nous livre notre concurrent OakTree Capital, un hedge fund américain qui a racheté une partie de notre dette à 20% de sa valeur et veut désormais saisir nos actifs", a affirmé M. Trylinski.

Le feuilleton judiciaire n'est pas fini, le parquet ayant fait appel de la décision du tribunal nîmois sur l'extension de la procédure de sauvegarde. L'audience aura lieu le 13 octobre.

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