Castelnau d'Estretefonds: l'attente des SERNAM

Geodis veut reprendre partiellement Sernam, décision attendue vendredi

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Castelnau d'Estretefonds: l'attente des SERNAM

Geodis veut reprendre partiellement Sernam, décision attendue vendredi

A Castelnau-d'Estretefonds, les salariés locaux de la Sernam sont dans l'attente. Geodis, filiale de la SNCF, a présenté mardi une offre modifiée de reprise de Sernam mais les salariés du transporteur routier,en redressement judiciaire, devront patienter jusqu'à vendredi pour connaître la décision finale du tribunal de commerce de Nanterre.

Sernam privatisé n'avait pas résisté à la concurrence

Ancienne filiale de la SNCF, Sernam avait été privatisée en 2005 et acquise par le fonds Butler Capital. Mais la société n'a pas résisté à la concurrence exacerbée du secteur combinée à la crise économique. Elle avait été placée en redressement judiciaire le 31 janvier. Depuis, seul Geodis avait manifesté son intérêt pour le transporteur.

Géodis fait des concessions

Mardi, la filiale de la SNCF a accepté de faire des concessions en proposant au tribunal une reprise partielle de la société en difficulté dès le 7 mai, soit trois semaines après l'éventuel feu vert de la justice contre les 28 à 45 jours souhaités initialement.

Il a en revanche maintenu sa proposition de ne sauvegarder que 826 postes. Sernam compte encore 1.441 employés, contre 1.600 fin janvier, après une série de départs liés aux difficultés financières de l'entreprise.

M. Blayau a en outre indiqué qu'il avait proposé 500.000 euros pour la reprise du fonds de commerce, contre 50.000 euros prévus dans l'offre initiale. Il a démenti des informations faisant état d'un montant de 96 euros.

Il a par ailleurs précisé que la marque Sernam ne serait "pas réutilisée" mais que la société fonctionnerait sous le nom de Calberson, filiale de Geodis.

Le patron de Geodis, qui avait obtenu la semaine dernière de la Commission européenne que le repreneur n'ait pas à rembourser 642 millions d'aides touchées par Sernam et jugées illégales par Bruxelles, a par ailleurs assuré qu'il n'avait jamais songé à retirer son offre.

Des salariés pleins d'amertume

Une quarantaine de salariés avaient fait le déplacement. Ils ont accueilli les derniers développements avec calme mais amertume.

"Je tourne une page, j'ai trente ans de service chez Sernam (...) c'est un énorme gâchis", a déclaré Jésus Garrido, délégué FO, salarié à Miramas (Bouches-du-Rhône).

"J'ai beaucoup d'amertume (...) J'espère qu'il y aura des reclassements et un accompagnement", a-t-il ajouté.

Dans une ambiance de présidentielles

L'issue finale du dossier Sernam est éminemment sensible à l'approche de l'élection présidentielle, le gouvernement souhaitant éviter à tout prix des licenciements à moins de deux semaines du premier tour.

Le ministre des Transports, Thierry Mariani, s'est d'ailleurs immédiatement félicité du maintien de l'offre de Geodis, assurant que des solutions seraient proposées à tous les salariés.

"Si cette offre est acceptée par le tribunal vendredi, on pourra proposer des solutions pour la totalité des salariés puisque, immédiatement après la décision du tribunal, nous ferons une table ronde avec l'ensemble des acteurs de la messagerie pour voir combien les autres sociétés peuvent reprendre de personnes", a-t-il commenté.

Il a en outre rappelé que le PDG de la SNCF Guillaume Pepy avait confirmé que l'entreprise publique mettrait environ 500 offres d'emplois "à disposition réparties sur tout le territoire".

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