Le collectif demande des mesures d'urgences radiacles pour préserver les troupeaux.
Depuis la semaine dernière en Lozère, le préfet a autorisé les tirs de défense contre les loups, décision qui mécontente les écologistes mais qui ne satisfait pas non plus les éleveurs. Philippe Bard et Yannick le Teurnier
Quelque 70 agriculteurs du Causse Méjean ont créé mardi à Mas-de-Val en Lozère, un collectif contre le loup demandant à l'administration des "mesures d'urgence radicale" afin d'éradiquer un animal, qui selon eux, met en péril leur exploitation, ont-ils indiqué lors d'une conférence de presse.
Ces agriculteurs entendent ainsi peser sur l'administration pour obtenir le droit de pouvoir tirer sur loups sur les exploitations concernées de 11 communes du Causse alors que la préfecture a permis les tirs de défense à proximité de six exploitations et seulement par des personnels autorisés (garderie du Parc, lieutenant de louveterie, ONCFS).
Selon les agriculteurs, en quatre mois et demi, quatorze exploitations ont subi trente-six attaques de loups, occasionnant la mort de 22 brebis, 4 chevaux et 1 poulain, ainsi que des blessures sur 90 animaux, ceci, sans compter les nombreux éleveurs de plein air qui ont perdu de nombreuses bêtes sans jamais les déclarer, précisent-ils.
Ils affirment ainsi, "défendre leurs outils de production". "Il faut régler définitivement le problème. Le loup est incompatible avec les pratiques d'agropastoralisme", soulignent-ils, rappelant qu'avec 1,5 hab/km2, l'équilibre économique du Causse, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, est fragile.
S'il n'y a "pas de volonté d'extermination d'une race" dit le collectif, il souhaite cependant que "le loup disparaisse de Lozère". Les agriculteurs affirment que l'espèce, qui n'est plus en voie de disparition, risque de "porter atteinte à la biodiversité seulement parce que la régulation heurte la morale et les consciences".
"Si cela n'est pas fait rapidement, on se tournera vers d'autres interlocuteurs", indiquent les membres du collectif dans un message au préfet, précisant qu'ils visent une révision "des lois sur le loup" par les parlementaires.