Congrès FNSEA : 7 candidats à l'heure agricole

7 des 10 candidats à la Présidentielle étaient présents au Corum de Montpellier pour la convention de la FNSEA.

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Montpellier : 7 candidats au congrès de la FNSEA

Le monde rural a mis jeudi à Montpellier l'agriculture au centre des débats de la campagne présidentielle en réunissant pas moins de 7 des 10 candidats, dont les 2 favoris, François Hollande et Nicolas Sarkozy, invités à exposer leurs propositions sur ce secteur. Ils ont parlé devant 1.500 pros.

Le monde rural a mis jeudi à Montpellier l'agriculture au centre des débats de la campagne présidentielle en réunissant pas moins de sept des dix candidats, dont les deux favoris, François Hollande et Nicolas Sarkozy, invités à exposer leurs propositions sur ce secteur. Ils ont parlé devant 1.500 professionnels.

Quinze minutes pour chacun avec un temps supplémentaire de 5 minutes pour répondre à des questions: les candidats se sont exprimés devant une salle comble de plus de 1.500 personnes, une grande première dans cette campagne électorale où jamais les candidats n'avaient été aussi nombreux sur une même scène, ont souligné les organisateurs.

Trois postulants --Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière), Jean-Luc Mélenchon (Front de Gauche) et Philippe Poutou (Nouveau Parti anticapitaliste)-- avaient décliné l'invitation lancée par la FNSEA, principal syndicat agricole français, aux côtés d'une vingtaine d'organisations du monde rural.

Les candidats ont commencé à défiler peu après 11H00.

Montpellier - Congrès FNSEA, Bayrou à la tribune - 29 mars 2012

François Bayrou (Modem) a été le premier à s'exprimer lors de ce "grand oral".

"L'agriculture, ce n'est pas seulement dans la tête et dans les bras mais aussi dans les tripes", a déclaré en préambule M. Bayrou, lui-même fils d'agriculteur, qui a rappelé que son père était décédé il y a 38 ans "d'un accident du travail".

Reprenant son thème de campagne du "produire en France", le président du Modem a souligné combien l'agriculture jouait "un rôle de premier plan et d'avant-garde".

Il a pris l'exemple de l'excédent commercial enregistré par le secteur en 2011.

"S'il n'y avait pas eu ces 12 milliards d'euros d'excédent où on s'en serait-on ?", s'est interrogé le centriste.

Sur la question de l'environnement, M. Bayrou a abondé dans le sens des agriculteurs "les meilleurs défenseurs de la nature" et les a incités à "repousser les attaques qui sont injustes".

A propos de l'eau, M. Bayrou s'est prononcé pour une maîtrise de cette ressource par le biais notamment de bassins de rétention, comme le demandent les agriculteurs mais qui s'opposent aux écologistes et souvent à l'administration.

Autre question sensible, celle des pesticides. Le patron du Modem a estimé que les agriculteurs ne faisaient pas suffisamment connaître les efforts réalisés dans ce domaine. "Il faut le dire et ne pas laisser croire que les agriculteurs n'ont rien fait", a affirmé M. Bayrou.

Sur la politique agricole commune (PAC) européenne, le centriste a assuré qu'il "ne céderait pas d'un millimètre sur le budget agricole", sous les applaudissements de l'assemblée.

La réforme de la PAC pour la période 2014-2020 est en cours de négociations et les agriculteurs français qui en sont les principaux bénéficiaires craignent que le budget soit revu à la baisse.

Le président du Modem a aussi souligné le potentiel de croissance de certainssecteurs comme celui de la forêt française. Il a regretté le recul des surfaces agricoles et a affirmé qu'il se "battra pour limiter l'envahissement des terres agricoles".

Jacques Cheminade (Solidarité et Progrès) a affirmé qu'il "remettrait l'innovation et la recherche au centre du débat agricole".

Il a aussi suggéré la création d'une banque publique d'investissement pour l'agroalimentaire notamment.

Nicolas Dupont-Aignan (Debout La République) a repris le thème sensible de la PAC. "Il faut que la France renégocie la PAC avec fermeté car nous versons 7 milliards d'euros de plus que l'on reçoit", a fait valoir le souverainiste.

Si la France fait partie des contributeurs nets au budget de l'Union européenne, l'Hexagone reste le premier bénéficiaire des aides agricoles communautaires, dont elle bénéficie à hauteur d'une dizaine de milliards d'euros chaque année.

Montpellier - Congrès FNSEA, Sarkozy avant son passage - 29 mars 2012

Nicolas Sarkozy (UMP) a défendu jeudi devant la FNSEA la mise en place dans l'Union européenne d'un "Small Business Act", qui réserverait une part des marchés publics aux PME, et a réaffirmé que si cela n'était pas fait "d'ici à un an", la France le déciderait "unilatéralement".

M. Sarkozy est l'un des sept candidats à l'élection présidentielle à s'être exprimés devant la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), réunie en congrès à Montpellier.

"Je donne un an à l'Europe: soit l'Europe adopte le +Small Business Act+, comme les Américains, qui permet de réserver un pourcentage des marchés publics aux PME, soit nous nous doterons de façon unilatérale d'une règle qui permettra de réserver, pour tous les acteurs publics, 20% des marchés publics aux PME", a affirmé le président-candidat.

Selon lui, "cette règle sera appliquée unilatéralement par la France pour l'ensemble des marchés publics, Etat, régions, départements, collectivités territoriales".

"Et ça vaudra notamment dans la restauration scolaire", a-t-il précisé.

"Je crois à la concurrence mais à la concurrence loyale, pas déloyale", a-t-il également déclaré. "Depuis 1994, nous (l'UE, ndlr) avons ouvert tous nos marchés publics en Europe", alors qu'au Japon, "le seul marché public ouvert (est) l'eau" et qu'"en Chine, aucun marché (n'est) ouvert", a-t-il également rappelé.

"Les choses sont simples: réciprocité, ou, dans un an, on appliquera des règles.

Cela vaut pour l'agriculture, ce qui permettra de protéger nos agriculteurs", a-t-il ajouté, sous les applaudissements des participants au congrès.

Montpellier - Congrès FNSEA, Le Pen avant son passage - 29 mars 2012

Marine Le Pen, candidate du Front national, s'en est pris à Xavier Beulin, le patron de la FNSEA, le traitant de "mauvais lobbyiste".

La dirigeante frontiste s'est déclarée "surprise" de constater que l'un des thèmes sur lesquels les candidats étaient invités à plancher "semblait plus consacré aux intérêts personnels de Xavier Beulin en tant que patron de Sofiprotéol qu'à ceux des agriculteurs".

Outre qu'il est président de la fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), principal syndicat agricole français, M. Beulin est aussi président de Sofiprotéol, établissement financier de la filière française des huiles et protéines végétales. Sofiprotéol détient ainsi le contrôle des huiles Lesieur.

"Je veux parler du thème de la recherche et de l'innovation (...) consacré à la défense des OGM", a ajouté Mme Le Pen.

Cette dernière a qualifié M. Beulin de "mauvais lobbyiste". "Vous êtes favorable aux OGM, vous espérez augmenter vos marges en les imposant aux Français, c'est votre droit, mais le mieux c'est d'oser le dire franchement", a-t-elle ajouté sous les huées de la salle.

Mme Le Pen a fait cette déclaration à l'issue d'une intervention de 15 minutes devant une assemblée de 1.500 personnes, pour l'essentiel des agriculteurs.

"Me faire traiter de lobbyiste et d'être maqué avec les milieux financiers, je conteste", a déclaré M. Beulin, interrogé sur cette attaque.

"Oui, j'assume de présider un organisme important dans une filière agricole mais je le fais au nom des producteurs agricoles et je n'ai aucune leçon à recevoir de Mme Le Pen dans la mesure nous essayons de rapporter de la valeur au producteur", a-t-il ajouté.

"Il y a des amalgames qui sont plus des effets de tribune qu'autre chose", a-t-il conclu.

Mme Le Pen qui devait rester pour déjeuner avec les agriculteurs à l'issue du grand oral des candidats à l'Elysée a "choisi" finalement de partir "ne se sentant pas la bienvenue", a-t-on précisé à la FNSEA.

Montpellier - Congrès FNSEA, Joly avant son passage - 29 mars 2012

Eva Joly candidate d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) s'est félicitée du "bon accueil" qu'elle a reçu lors de son "grand oral" jeudi à Montpellier devant le monde rural qui a semblé à son écoute.

"L'accueil a été bon dans la salle", a déclaré Mme Joly à l'issue d'une intervention d'une vingtaine de minutes devant une salle comble, de plus de 1.500 personnes, pour la plupart des agriculteurs, qui l'ont nettement plus applaudie que sifflée.

Mme Joly était la dernière à intervenir après six autres candidats à l'Elysée, invités à plancher sur des thèmes touchant au monde rural. Elle aurait dû intervenir en cinquième position mais elle a finalement cédé sa place à Nicolas Sarkozy pris par le temps.

"Nos idées progressent de jour en jour, de plus en plus d'agriculteurs se mettent à l'agriculture biologique ou éco-biologique car ils s'en sortent mieux", a-t-elle affirmé.

"J'en ai assez des caricatures chez certains politiques et aussi chez certains agriculteurs", a affirmé Mme Joly tout en reconnaissant que "la caricature fonctionne aussi dans l'autre sens", celui des écologistes.

Elle s'est défendue d'une "écologie punitive", un concept lancé par Xavier Beulin, président de la FNSEA, principal syndicat agricole français, très remonté contre les règles environnementales imposées aux agriculteurs.

Pour Mme Joly, cette formule est "le vocabulaire de personnes qui ne souhaitent pas voir la réalité en face et qui pensent que nos propositions sont faites pour les punir".

Devant les journalistes, Mme Joly a critiqué l'autorisation dont vont bientôt bénéficier les agriculteurs pour construire des retenues d'eau jusqu'à un certain volume.

"Les autorisations de laisser s'installer des barrages sans permis de construire comme il (Nicolas Sarkozy, NDLR) l'a promis, c'est reculer pour mieux sauter", a affirmé Mme Joly. "Il y a un problème d'eau, il va falloir le traiter", a-t-elle insisté.

Montpellier - Congrès FNSEA, Hollande avant son passage - 29 mars 2012

François Hollande (PS) a également mis l'accent sur la PAC. "Le premier devoir du prochain président de la République sera de faire en sorte que la part de la PAC dans le budget europén soit maintenue alors qu'aujourd'hui elle n'est pas indexée sur les prix", a déclaré le candidat PS à l'Elysée.

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