Du bassin de Thau à Narbonne, Copé visite ses troupes avant le 1er tour.
Le patron de l'UMP soutient les candidatures de Robert Lecou et Elie Aboud les deux députés sortants UMP de l'Hérault.
Mercredi et jeudi, le secrétaire général de l'UMP a avalé les kilomètres, de Montpellier à Toulouse, en passant par l'étang de Thau, Mèze (Hérault), Béziers, Port-Leucate (Aude) et Narbonne. L'occasion à chaque fois d'exhorter les militants UMP à se mobiliser les 10 et 17 juin. Il était à Bouzigues avec Robert lecou et Elie Aboud les sortants UMP.
Mot d'ordre : envoyer "le plus grand nombre possible" de députés de droite au Palais-Bourbon et "empêcher l'irréparable" que constitue à ses yeux le programme du nouveau président François Hollande.
Sans oublier bien sûr son opération de charme auprès des militants pour l'après, à savoir la bataille pour le leadership du parti qui l'opposera, lors du congrès de l'UMP en novembre, à l'ex-Premier ministre François Fillon: signature d'autographes, séance photo, bise aux dames, éloge appuyé de Nicolas Sarkozy et moqueries contre François Hollande, un président "tellement normal qu'il va en train à Bruxelles parce que son vélo n'était pas disponible"...
Jean-François Copé prend bien soin de ne jamais attaquer directement François Fillon, qui a ouvert le feu en affirmant que "depuis le départ de Nicolas Sarkozy, il n'y a plus, à l'UMP, de leader naturel".
Ce qui ne l'empêche pas de marquer clairement son territoire: "quand il y a eu les petites difficultés que vous savez il y a quelques jours, j'ai eu comme première priorité d'en appeler au rassemblement (...) car ma mission est d'être un chef d'équipe et un chef de famille". Sous-entendu, le leader de l'UMP, c'est bien lui.
Lors d'un meeting, mercredi soir à Port-Leucate, dans un département solidement ancré à gauche, M. Copé se montre plus incisif: si lui a dû, à Meaux (Seine-et-Marne), "conquérir des terres détenues par la gauche depuis des années", il y en a d'autres, à droite, qui, "je ne sais pas comment ils se sont débrouillés... Formidable, quoi ! On leur a tout donné et ils ont fait un parcours de ceux à qui on a tout donné".
Une critique implicite de François Fillon, souvent accusé par ses détracteurs d'avoir eu un parcours politique "d'héritier". Jusqu'alors élu de la Sarthe, il se présente en juin dans la très huppée 2e circonscription de Paris.
Mais les flèches les plus directes contre l'ex-Premier ministre, ce sont ses amis qui les décochent. A Béziers, le député UMP Elie Aboud se fait "le porte-voix" des militants qui "n'aiment pas la désunion et n'ont absolument pas apprécié des phrases maladroites, malheureuses".
"Jean-François, quand on est comme toi un guerrier, quand on est rassembleur, on est tout simplement un bon chef... et ça va durer!", s'enflamme l'élu biterrois, avant de lancer au numéro un de l'UMP qui reprend la route: "n'écrase pas les militants. Il ne faudrait pas qu'une voix te manque..."