Des salariés du BTP obtiennent la reprise du dialogue après dormi sur leur lieu de travail.
Toulouse:des salariés occupent leur usine.
Une centaine de salariés portugais de la Sté PRO CME ont décidé de camper sur leur lieu de travail. Depuis 10 jours, ils dénoncent des modifications de leur contrat de travail.
Une centaine des 150 salariés portugais de ProcME, entreprise lusitanienne de travaux publics travaillant pour ERDF et GRDF, ont exigé et obtenu hier dans les locaux occupés de leur antenne toulousaine la reprise du dialogue avec la direction sur leur droits sociaux.
A l'issue d'une journée à rebondissements, après intervention de la secrétaire générale de la préfecture et de la vice-consule du Portugal, ils ont obtenu que 35 d'entre eux puissent partir dès jeudi tous frais payés au Portugal pour cinq jours de repos et que le directeur des relations humaines du groupe vienne renouer le dialogue dans l'après-midi à Toulouse.
Selon la CGT,qui soutient les salariés, ceux-ci se sont mis en grève fin janvier contre la décision de la direction de scinder sa branche française en quatre sociétés et de dénoncer des avantages acquis des salariés portugais, comme la possibilité de rejoindre leur famille toutes les cinq semaines et d'utiliser un logement sans frais.
Ils estimaient mercredi que le refus de la direction de leur fournir un interlocuteur les plaçait dans une situation de lock-out.
La CGT a d'abord indiqué mercredi en début d'après-midi que les grévistes retenaient le directeur de la filiale française dans les locaux de l'entreprise à Ramonville-Saint-Agne (banlieue de Toulouse) jusqu'à ce que la direction générale ouvre des négociations.
Le directeur a cependant indiqué aux gendarmes qu'il "n'était pas séquestré", a précisé le centre opérationnel de gendarmerie.
Le secrétaire de l'union locale CGT de Toulouse Sud, Ludovic Arberet, a rapporté que les salariés se sont aussi adressés à la préfecture de la Haute-Garonne.
"Cela pouvait basculer, c'est pourquoi je suis venue sur place avec la vice-consule du Portugal pour pacifier la situation", a déclaré à l'AFP Françoise Souliman, secrétaire générale de la préfecture.
"Nous ne voulons pas nous immiscer dans le fonctionnement d'une entreprise portugaise, mais le droit du travail français doit s'appliquer et il fallait que quelqu'un représentant vraiment la direction du groupe vienne renouer le dialogue: ce sera chose faite jeudi après-midi au consulat en présence de de la direction du travail", a-t-elle ajouté.
La fédération de la construction CGT craint que "la direction de cette multinationale portugaise cherche à organiser une liquidation judiciaire afin de faire financer les licenciements par la collectivité".
La succursale de ProCME à Ramonville a déjà été touchée en 2009 et 2011 par deux mouvements de grève destinés à garantir le droit des ouvriers à des retours périodiques dans leur famille et à empêcher des licenciements abusifs.