Une fuite à la centrale nucléaire de Golfech devant la justice au tribunal d'Instance de Castelsarrasin
Golfech : en 2010, du tritium dans la Garonne
Une fuite à la centrale nucléaire de Golfech devant la justice au tribunal d'Instance de Castelsarrasin
Le tribunal d'instance de Castelsarrasin requiert 2 000 euros d'amende à l'encontre d'EDF. Des associations anti nucléaires avaient dénoncé sur la centrale de Golfech en janvier 2010 des rejets de tritium dans la Garonne. Le jugement a été mis en délibéré au 29 mars. Si EDF est condamné, alors ce sera une première en France.
Le tribunal d'instance de Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne) a examiné, jeudi 26 janvier, une plainte d'associations antinucléaires dénonçant une fuite radioactive survenue il y a deux ans à la centrale de Golfech. Pour l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), la fuite était mineure; pour les plaignants, de tels incidents contribuent à l'élévation du taux de cancers chez les enfants autour des centrales.
La fuite de tritium fut confirmée
Le Réseau sortir du nucléaire, les Amis de la terre Midi-Pyrénées et France nature environnement (FNE) ont déposé plainte pour "pollution de la nappe phréatique avec des effluents radioactifs", déversés accidentellement dans la Garonne le 18 janvier 2010, a précisé Daniel Roussée, du Réseau sortir du nucléaire.
EDF avait relevé le 15 mars 2010 dans des eaux souterraines se jetant dans la Garonne une teneur supérieure à la normale (7 à 12 bq/l) de tritium, de l'hydrogène radioactif, qui s'était malencontreusement écoulé d'une cuve.
Du retard dans l'information
L'ASN n'avait été prévenue qu'en avril. A l'issue d'une inspection, l'écoulement n'avait pas été jugé suffisamment grave par l'ASN pour faire l'objet d'une déclaration d'incident significatif sur l'échelle internationale des évènements nucléaires INES.
Cette pollution n'avait pas affecté la potabilité de l'eau, selon Anne-Cécile Rigail, chef de la division du Sud-Ouest de l'ASN.
Pour les plaignants, "cette fuite pose le problème des faibles doses de radioactivité: l'exposition régulière à des doses de radioactivité dites faibles, combinées aux rejets annuels de milliers de tonnes de résidus chimiques dans l'environnement, constituent le chaînon manquant entre la présence des centrales et les excès de leucémies et de cancers infantiles constatés aux environs de ces centrales nucléaires".
Daniel Roussée estime que dans les centrales, la sécurité est "sacrifiée" au profit de la rentabilité.
La direction du Centre nucléaire de production d'électricité (CNPE) de Golfech a refusé de s'exprimer.
Le jugement devrait être mis en délibéré.