Jean-Marc Ayrault 1er ministre

Le député-maire de Nantes Jean-Marc Ayrault est le nouveau Premier ministre.

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Le député-maire de Nantes Jean-Marc Ayrault, 62 ans, nommé mardi Premier ministre
par François Hollande, occupe depuis 1997 le poste stratégique de président du groupe des députés PS et apparentés à l'Assemblée nationale.

Comme François Mitterrand en 1981, François Hollande a confié la conduite de son premier gouvernement à un grand élu, Jean-Marc Ayrault, discret et prudent maire de Nantes qui devra gagner la bataille des législatives.

Député depuis 1986, chef de file des députés PS depuis 1997, Jean-Marc Ayrault, comme Pierre Mauroy il y a 30 ans, n'est issu ni de la noblesse d'Etat, ni de la grande bourgeoisie parisienne, mais d'une famille ouvrière, en l'occurrence de Maulévrier (Maine-et-Loire) où il est né il y a 62 ans.
 

"Je n'ai pas de complexe social, mais je suis gêné à Paris par une forme d'élitisme
et de condescendance", confie-t-il de sa voix monocorde cet homme réservé, dont la moue, derrière la mèche blonde et le regard bleu, cache tantôt la timidité et le détachement, tantôt une pointe d'agacement.

Bachelier promo 1968, professeur d'allemand, le Premier ministre, germanophone, a ses entrées Outre-Rhin au SPD et des contacts avec un proche d'Angela Merkel, Ronald Pofolla.

Ayrault, comme Hollande, n'a jamais été ministre. Comme le chef de l'Etat, il met en avant son expérience au côté de Lionel Jospin Premier ministre (1997-2002), en tant que chef de file des députés socialistes. "Les Fabiusiens ne voulaient pas de moi. Petit à petit, je me suis imposé", se félicite le voisin de François Hollande dans l'hémicycle pendant 15 ans.

Le maire de Nantes se targue d'avoir conservé l'unité du groupe quand le PS se divisait, en 2005 sur l'Europe, en 2008 à Reims, en 2011 pendant la primaire. Il rallie tardivement François Hollande, et devient son "conseiller spécial" dans la campagne présidentielle.

Jamais battu aux élections, il a connu son plus sérieux revers en 1998, avec l'échec
d'un texte sur le PACS. Politiquement, cet agnostique s'est construit sous la double influence du catholicisme social, au Mouvement rural de la jeunesse chrétienne (MRJC), et de Jean Poperen, son mentor marxisant à la gauche du PS jusqu'en 1990.

Sans être gauchiste, le jeune Ayrault porte le col roulé rouge quand il entre au conseil général de Loire Atlantique en 1976, à la surprise de François Mitterrand.
 

L'année suivante, le "petit prof" de 27 ans ravit au sénateur-maire Claude Chauty la commune de Saint-Herblain (40.000 habitants), où il a vécu en HLM avec sa femme
enseignante, Brigitte, et leurs deux filles.
 

"J'ai eu un peu mal au ventre... J'ai demandé un audit. Je ne voulais pas que la commune soit mise sous tutelle", raconte celui qui s'apprête à demander avec le chef de l'Etat un rapport à la Cour des comptes sur l'état de la France.

Il prépare avec sa prudence légendaire son arrivée à Nantes, sollicitant les avis de Mitterrand "via Poperen", et Michel Rocard dont un proche, Claude Evin, postulait aussi.

Il ravit ainsi en 1989, à une droite médusée, la ville qu'on surnomme "la belle endormie", et la réveille. Sa recette? Politique culturelle audacieuse (Les Allumés, Royal de luxe...), tramway, réhabilitation des friches industrielles.

Réélu sans arrêt, son parcours est assombri par une condamnation pour favoritisme en 1997 à six mois de prison avec sursis et 30.000 francs d'amende (4.500 euros), dont il n'a pas fait appel, et qui a fait l'objet d'une réhabilitation en 2007.

Orfèvre du consensus, Ayrault "gouverne au centre, n'a aucun problème avec la chambre de commerce et le monde des affaires", analyse la conseillère générale (Parti de gauche, ex-PS), Françoise Verchère.

Son omniprésence et sa "raideur" fatiguent ses opposants. "Il dit qu'il traite le problème des Roms avec fermeté et humanité, on attend encore l'humanité", grince un journaliste local.

Ses adversaires de gauche lui reprochent son soutien sans faille au projet du nouvel aéroport de Notre-Dame-des-Landes. "Je n'ai jamais pu lui en parler: il se met en colère", poursuit Mme Verchère. Une grève de la faim d'opposants à l'aéroport a pris fin juste avant sa nomination.

En stratège, Ayrault avait pris dès 2001 des adjoints écologistes, opposés à l'aéroport, mais qui lui doivent beaucoup. Son poulain, le député EELV François de Rugy, dit ainsi de lui: "Ayrault? Subtil dosage d'autorité sans autoritarisme, et de sens du compromis".

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