L'incendie a débuté au dessus du Perthus et s'est propagé vers la Jonguera. Routes et rails fermés.
Un feu spectaculaire s'est déclenché en début d'après-midi à la frontière espagnole. Il a nécessité l'évacuation de touristes du fort de Bellegarde au dessus du Perthus. L'autoroute et la route départementale proche du secteur du Boulou ont été coupées. Les liaisons TGV interrompues.
Le feu a également provoqué des dizaines de kilomètres de bouchon sur la route et la liaison France-Espagne a été suspendue vers 12h30 sur l'autoroute A9 et la D900 qui relient Perpignan à la Catalogne espagnole, la fumée affectant la visibilité. Les estivants doivent passer par la principauté d'Andorre pour se rendre en Espagne.
La liaison TGV entre Perpignan et Figueras (Espagne) est suspendue mais une voie ferrée longeant la côte méditerranéenne et des autocars permettent de franchir les Pyrénées.
D'après les pompiers, le feu est parti peu après 12h00 d'un parking du Perthus, côté espagnol, et a atteint le Fortin, sur le site touristique du fort de Bellegarde, ancienne garnison fortifiée du XVIIe siècle juchée sur un piton rocheux qui surplombe à la fois la France et l'Espagne. La tramontane soufflant à 90 km/h avec des rafales plus fortes a ensuite poussé les flammes vers l'Espagne.
Le feu est contenu du côté français, mais continue de progresser dans la province catalane de Gérone, selon les pompiers des Pyrénées-Orientales qui redoutent que le vent change de direction et rabatte les flammes vers la France.
Aucune victime
Aucun blessé n'avait été recensé par les service de secours mais les vacanciers et les employés des commerces ont été évacués du Fort de Bellegarde et du village du Perthus.
Traditionnel point de ravitaillement en alcool et en cigarettes bon marché, les rues du Perthus étaient désertes dimanche après-midi et les commerces inhabituellement fermés. Des nuages de fumées s'élevaient du brasier (10 hectares partis en fumée en France, plus de 100 en Espagne).
En revanche, les habitants du Perthus n'ont pas été contraints de quitter leurs habitations, la commune n'étant pas menacée.
Météo dangereuse
Dans le sens Perpignan-Barcelone, les voies de l'autoroute étaient vides entre la sortie du Boulou et la frontière espagnole, alors que de très longues files de voitures venant d'Espagne se formaient.
D'épais nuages de fumée étaient visibles à des dizaines de kilomètres.
Un groupe d'intervention français était mobilisé dimanche après-midi pour protéger
des flammes le village espagnol de Cantallops.
Les habitants du Perthus oscillaient entre la désolation de voir partir le paysage en fumée et l'inquiétude.
"C'est très impressionnant", confie Guadeloupe Nunez, employée du Grand-Hôtel Morini, seul établissement du village resté ouvert. Elle se souvient du dernier incendie qui avait frappé Le Perthus, en 1986, qui avait causé des dégâts importants.
Xavier Drobois, propriétaire du restaurant Le Regent, situé dans la rue principale du Perthus, fait contre mauvaise fortune bon coeur. "On peut faire un tennis sur la route", plaisante-t-il alors qu'un hélicoptère survole le village.
"Avec ce vent, à la moindre maladresse, le feu peut partir très rapidement", a dit le colonel Landrieau, dont les équipes affrontaient dimanche en fin de journée une dizaine d'incendies qui ont brûlé broussailles, garrigue et forêts de chênes verts. Les pompiers du Roussillon ont dû faire face à plus d'une trentaine de départs de feu depuis le début du week-end.
Un autre incendie avait mobilisé les pompiers ce week-end dans les Pyrénées-Orientales, sur la commune de Bouleternère. Il a été maîtrisé dimanche matin, après avoir ravagé
210 hectares de garrigue et de forêt de chênes.
Les images de feu au Perthus
1718640_JTS_OFF_INCENDI_00001FO0 par F3languedocroussillon