Une série d'assassinats barbares dont les conséquences sont innombrables.
Rarement série de meurtres aura eu un tel impact, tant sur l'opinion publique que d'un point de vue politique.
Mohamed Merah, Français d'origine algérienne, âgé de 23 ans, a tué sept personnes, dont trois enfants. Il les a exécutés, de sang-froid, avec préméditation et une violence inouïe. Se filmant, même, lors des attaques, à l'aide d'une mini-caméra qu'il portait sur la poitrine.
Quelles étaient ses motivations ? La suite de l'enquête devrait permettre de les analyser davantage mais ce que l'on sait déjà, c'est que le jeune homme a déclaré vouloir venger les enfants pakistanais. Ses cibles ne doivent rien au hasard, en effet. Trois militaires, un enseignant et trois enfants de confession juive... Tout sauf une coïncidence. Il est d'ailleurs avéré que sa première victime, un jeune militaire de Francazal, a été choisie sur Internet, en raison de sa profession. "Tu tues mes frères, je te tue", aurait déclaré Mohamed Merah à Imad Ibn Ziaten.
LE PARCOURS DU TUEUR
Né en 1988 à Toulouse, Mohamed Merah a grandi dans le quartier des Izards, à Toulouse. Il est le quatrième enfant d'une fratrie de cinq. Ses parents divorcent lorsqu'il a cinq ans, et le père repart en Algérie. Une absence dont Mohamed souffrira, selon ceux qui le connaissent.
En échec scolaire malgré certaines capacités reconnues par ses professeurs, le jeune homme fait un apprentissage en carrosserie. Parallèlement, il est condamné à plusieurs reprises pour des faits de vol et de violence, jusqu'à une condamnation à 18 mois de prison ferme, pour vol de sac à main avec violence. Il passe 21 mois en prison. On est alors en 2009. Selon le Procureur de la République de Paris, c'est précisément en prison que Mohamed Merah se serait radicalisé, en lisant plus assidûment le Coran.
En 2010, le jeune homme cherche à intégrer la Légion étrangère puis renonce. Avant de faire deux séjours en Afghanistan et au Pakistan, pour se former au jihad.
De retour en France, il fait à nouveau parler de lui pour des faits de violence : il aurait forcé un enfant à regarder des vidéos d'Al-Qaeda, d'une violence insoutenable.
Pourtant, ses amis et ceux qui l'ont connu dans le quartier des Izards affirment ne pas comprendre ses derniers actes.
Jeudi, après avoir pourtant dit qu'il se rendrait, Mohamed Merah est mort, les armes à la main. Sans voir exprimé aucun regret.
LE TEMPS DES QUESTIONS
Aujourd'hui, bon nombre de questions demeurent.
Mohamed Merah a-t-il agi seul ? Pourquoi l'identification informatique a pris tant de temps ? S'il était connu des services de police, pourquoi n'a-t-il pas été interrogé plus tôt ? Y a-t-il des groupuscules islamistes terroristes à Toulouse, comme certains le prétendent ? Pourquoi, enfin, Mohamed Merah n'a-t-il pu être maîtrisé, au lieu d'être abattu, laissant tant de questions sans réponses ?
Les tueries de Toulouse et Montauban ont ébranlé la France, l'opinion publique, la communauté internationale. Le temps des questions et des polémiques ne fait que commencer...