La famille d'Imad Ibn-Ziaten, militaire tué par Merah, refuse la compensation de l'Etat.
La famille d'Imad Ibn-Ziaten, le premier des militaires tués par Mohamed Merah, a refusé vendredi la somme d'argent proposée par le Ministère de la Défense au titre du préjudice moral. Elle veut que l'Etat reconnaisse qu'il est mort pour la France et non pas mort en service.
Le père, la mère et le frère du parachutiste abattu le 11 mars 2012 par Mohamed Merah ont été reçus vendredi par une conseillère du ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian. A la sortie, ils ont déclaré à l'AFP être "déçus que l'on ne prenne pas en compte les
circonstances de la mort" de leur parent. Ils réclament "une reconnaissance" et ont indiqué que l'Etat leur refuse toujours une aide pour une sépulture au Maroc ainsi que "la Légion d'honneur à titre posthume pour les soldats qui sont morts pour la France".
Pour le frère du parachutiste : "C'est bien un militaire que Mohamed Merah visait" puisque sur la vidéo que celui-ci a faite au moment de l'agression où on l'entend dire à sa victime : "T'es militaire? Est-ce que t'es militaire ? - Oui, répond Imad, je suis militaire. - Tu tues mes frères, moi je te tue".
Du côté du ministère de la Défense,on indique que l'Etat n'a fait que des propositions et rien n'est décidé, en décrivant la réception de la famille d'Imad Ibn-Ziaten, pendant trois heures, comme "une première prise de contact".
Le ministre Jean-Yves Le Drian a chargé sa conseillère sociale d'une "mise à plat
du dossier" et "toutes les familles (des militaires victimes de Merah) vont être reçues".
La famille d'Imad Ibn-Ziaten a par ailleurs décidé de fonder une association pour la mémoire d'Imad. L'Imad Association pour la Jeunesse et la Paix, qui sera officiellement lancée à Rouen le 16 juin, a pour objectif de "travailler autour de l'éducation des jeunes
en difficulté", ont dit Hamid Ibn-Ziaten et sa mère Latifa qui dirige l'association.
"Il faut que sa mort serve à quelque chose pour aider les populations en difficulté. Merah s'est construit et radicalisé en prison, on aimerait intégrer le milieu carcéral pour éviter ces dérives sectaires", a souhaité Hamid Ibn-Ziaten. "On ne veut pas que l'on fasse d'amalgame entre Merah, l'islam radical et l'islam de la paix", a-t-il dit.
Le maréchal des logis-chef Imad Ibn-Ziaten, 30 ans, qui appartenait au 1er Régiment
du train parachutiste (RTP) de Francazal, près de Toulouse, a été la première des
sept victimes de Mohamed Merah. Il a été abattu par ce dernier d'une balle dans la tête tirée à bout portant. Mohamed Merah l'avait piégé sur internet, via un site de petites annonces sur lequel le parachutiste avait mis en vente sa moto.