Malvy (PS) accuse Berlin d'ingérence dans les affaires d'EADS
La polémique EADS -Berlin rebondit
Malvy (PS) accuse Berlin d'ingérence dans les affaires d'EADS
Le président de la Région Midi-Pyrénées, Martin Malvy (PS), a accusé lundi le gouvernement de Berlin de faillir aux règles généralement observées entre Allemands et Français et de s'ingérer dans les affaires d'EADS.
"C'est un curieux comportement pour un gouvernement conservateur (le gouvernement
allemand, ndlr), supposé ne pas faire ingérence dans les milieux économiques", a dit le président socialiste de région dans un communiqué.
Il réagissait à l'intervention d'un haut responsable du gouvernement allemand auprès du futur patron d'EADS, Thomas Enders. Dans un courrier récent, ce responsable du ministère de l'Economie s'émeut du projet annoncé en février par M. Enders de concentrer à Toulouse la direction d'EADS, actuellement éclatée entre Paris, Munich et la capitale de Midi-Pyrénées. Ce responsable juge inacceptable que les usines allemandes d'Airbus, principale filiale d'EADS, n'aient pas, selon lui, été renforcées.
Le projet de siège à toulouse inquiète les allemands.
Tom Enders succédera cet été au Français Louis Gallois à la tête du groupe européen
d'aéronautique et de défense. La réorganisation qu'il a annoncée a provoqué une poussée de fièvre des deux côtés du Rhin.
"Jamais ni un ministre français, ni un président de Région ne se sont publiquement exprimés pour contester une décision industrielle auprès de la direction d'EADS", a dit M. Malvy.
Le groupe européen d'aéronautique et de défense EADS étudie la possibilité de se passer de crédits du gouvernement allemand avec lequel les rapports sont tendus, selon la livraison de lundi du Frankfurter Allgemeine Zeitung qui cite des sources proches de l'entreprise.
Pour se dégager de la pression de Berlin, qui réclame un meilleur respect des intérêts allemands au sein du groupe, EADS et sa filiale Airbus vérifient s'ils pourront, à l'avenir, se passer de crédits de développement du gouvernement fédéral, indique le journal.
Un soutien encombrant
Berlin s'est déclaré disposé à apporter son soutien au futur appareil long courrier A350, en octroyant un crédit de développement d'un milliard d'euros, rappelle la FAZ.
Une première moitié, soit 500 millions d'euros, a déjà été versée, indique le journal, mais Airbus pourrait refuser l'autre moitié, car elle dispose de 11,4 milliards d'euros nets de liquidités, explique le quotidien qui s'appuie sur un communiqué datant de septembre.