La rivière coulant entre Gard et Hérault a été sélectionnée avec 3 autres en France pour obtenir un label nature
Les dernières rivières sauvages de France, considérées comme "ultimes joyaux" naturels par les écologistes, vont bientôt obtenir un label pour mieux les protéger et préserver leur biodiversité, ont annoncé mercredi le WWF-France et une vingtaine de partenaires du projet. En Languedoc-Roussillon c'est la Vis qui sera rivière pilote.
"En France il y a 2.500 barrages sur les cours d'eau sans compter les milliers de petits ouvrages privés, autant d'atteintes à la biodiversité", a souligné Isabelle Autissier, présidente du WWF, l'association à l'origine en 2007 de l'idée de constituer un "réseau de rivières sauvages".
Depuis, un Fonds pour la conservation des rivières sauvages a été créé et le premier "Label rivière sauvage" pourrait être décerné à l'automne prochain. "Un comité scientifique travaille encore à la définition des critères d'obtention de la distinction", a précisé Roberto Epple, le président du Fonds, devant la presse.
Quatre rivières pilotes - La Valserine et le Chéran en Rhône-Alpes, la Vis* en Languedoc-Roussillon et le Léguer en Bretagne - ont été sélectionnées pour aider à fixer les critères de la "sauvagitude", selon lui. Elles sont aussi candidates au label.
Gard - les gorges de la Vis - archives
* La Vis est une rivière française, important affluent cévenol de l'Hérault en rive droite, qui coule dans les départements du Gard et de l' Hérault en région Languedoc-Roussillon. La Vis est gérée par l'agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse.
Le projet ne rejette pas catégoriquement la construction d'infrastructures hydroélectriques sur les cours d'eau mais souhaite qu'une "vraie analyse" soit menée sur l'implantation des futurs barrages et usines, pour tenir compte tant des aspects écologiques que sociaux des ouvrages.
"Sur la Vis, on a une usine hydroélectrique dont mon grand-père a assuré l'ouverture", a indiqué Olivier Le Brun, maire de Rogues, commune riveraine de la Vis, déjà classée Natura 2000 par l'Union européenne.
La Vis accueillait également au siècle dernier un réseau de petits moulins pour l'huile et la farine, "aujourd'hui il n'y en a plus mais la population a gardé depuis lors un grand respect pour la rivière", a souligné le maire.
Les associations se sont battues contre les menaces de pompage de l'eau et la commune a fini par acquérir un tronçon de rivière de 15 km. Elle a ensuite créé un ensemble d'infrastructures pour l'accueil et les loisirs qui sont directement gérées par la population locale. Rogues devrait voir s'ouvrir prochainement le premier observatoire des rivières sauvages en France.