Jeudi 15 mars a lieu le dernier jour du procès en appel de la catastrophe d'AZF.
Le dernier jour d'un procès au pénal, car s'ensuivront deux jours dédiés aux réclamations civiles, soit les dommages et intérêts demandées par les parties civiles.
Il n'empêche que pour toutes les parties ayant suivi ce procès de bout en bout, depuis le 3 novembre 2011 jusqu'à aujourd'hui, jeudi 15 mars 2012, cette 64ème journée d'audience est bien la dernière du procès en appel de l'explosion de l'usine AZF, qui a fait 31 morts et des milliers de blessés, le 21 septembre 2001.
Et cette atmosphère de fin de procès se sent, depuis quelques jours, dans la salle Jean-Mermoz qui a vu défiler deux fois quatre mois et demi d'audience (le procès en première instance a effectivement eu lieu dans cette salle et aura sensiblement fait la même durée).
Les langues se délient, entre les parties. "Qu'allez-vous faire demain, quand tout sera fini" ? Voilà ce qu'elles se demandent mutuellement, elles dont le quotidien aura consisté, durant ces quatre derniers mois, à venir s'asseoir sagement dans la salle Jean-Mermoz, pour écouter les arguments des uns et des autres. Une énorme souffrance parfois, des deux côtés de "la vérité".
Mais elles auront été là, toutes ces parties, infaillibles dans leurs convictions. Qu'elles soient victimes directes ou indirectes, victimes ayant perdu un fils, un père, une mère, un mari, un proche ; victimes ayant perdu leur honneur, victimes ayant perdu leurs certitudes, victimes ayant perdu leur maison, leur sérénité, leur bien-être... Victimes à jamais marquées par la certitude qu'on leur imputait la faute de la catastrophe...
LE BILAN
Globalement, les parties estiment que les débats ont permis d'aller au fond de l'affaire, même si peu de choses ont changé entre la première et la seconde instance. A l'exception de cette multiplication d'incidents à l'initiative de la défense, laquelle a même boycotté deux jours de débats, pour protester contre un geste "déplacé" d'un magistrat de la cour qu'elle accuse de partialité.
A l'exception aussi des paroles de victimes qu'on a beaucoup moins entendues cette fois-ci, contrairement aux parties civiles sans avocats et aux sachants spontanées que la cour a souhaité auditionner.
Qu'attendent-elles aujourd'hui, ces parties ? Une décision différente, pour certains. Que l'on condamne, que ce soient Serge Biechlin, Grande Paroissse ou Total. Ou bien la confirmation du jugement pour les autres, c'est-à-dire que la cour reconnaisse l'impossibilité de condamner, faute de preuves. Ou faute d'avoir suivi d'autres pistes.
"La cour a aujourd'hui tout ce qu'il faut pour rendre sa décision", estime-t-on de part et d'autre de la barre.