Le frère de Mohamed Merah et sa compagne transférés vers la sous direction anti-terroriste
Maître Guy DEBUISSON, avocat de la belle soeur de
Les enquéteurs soupconnent Abdelkader Merah, d'avoir aidé ou encouragé les actes de son frére Mohamed , ce que l'interessé nie formellement . Sa compagne conteste également toute forme de responsabilité . On ecoute son avocat Maitre Debuisson
Le transfert d'Abdelkader Merah, 29 ans, et de sa compagne au siège de la Sous-direction antiterroriste (SDAT), à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), pour y terminer leur
garde à vue était prévu depuis vendredi soir de source judiciaire.
Deux jours après la mort du tueur au scooter sous les balles du Raid, son frère
aîné Abdelkader s'est imposé samedi comme un élément primordial de l'enquête sur
les actes de Mohamed Merah, ce cadet dont il se serait dit fier au cours de ses
auditions.
"Son frère est au coeur de notre enquête pour reconstituer le parcours de Mohamed
Merah et tenter de déterminer s'il y a avait ou non une structure derrière eux",
a-t-on indiqué de source proche de l'enquête.
Abdelkader Merah, 29 ans, et sa compagne ont été transférés samedi matin du commissariat
central de Toulouse au siège de la Sous-direction antiterroriste
(SDAT), à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine).
Abdelkader Merah était présent au moment du vol du puissant scooter dont s'est
servi Mohamed pour aller assassiner froidement trois enfants et un enseignants
juifs et trois parachutistes en huit jours, d'après une source policière, ajoutant
qu'une complicité pourrait lui être reprochée pour ce vol.
La mère de Mohamed Merah, interpellée mercredi, a quant à elle été relâchée vendredi
soir. Selon son avocat, Me Jean-Yves Gougnaud, elle est minée par un "sentiment
de culpabilité et de remords".
A l'inverse, lors de sa garde à vue à Toulouse, Abdelkader
Merah s'est dit "fier" des actes de son frère, a-t-on appris de source policière.
Lui et sa compagne, interpellés mercredi chez eux à Auterive, à 40 kilomètres
au sud de Toulouse, devaient terminer tôt dimanche matin
les quatre jours de garde à vue possibles en matière de terrorisme.
Merah, 23 ans, était seul au moment des tueries. Les expertises balistiques ont
d'ailleurs permis aux enquêteurs d'identifier l'arme des crimes, un pistolet automatique
Colt .45 de calibre 11,43 mm, découvert mercredi lors de la fouille d'une Clio.
Mais les enquêteurs sont déterminés à poursuivre l'interrogatoire d'Abdelkader
Merah pour savoir notamment s'il a apporté une aide financière ou logistique à
son frère. Selon une source policière, l'aîné a notamment fait, pour le compte
de son frère, des achats, dont il reste à déterminer la nature.
Abdelkader a déclaré précédemment aux policiers n'avoir pas été au courant de
ses projets criminels mais les enquêteurs restent à cet égard prudents. L'homme
est connu par les services de police pour son engagement de longue date en faveur
d'un islam radical.
Mercredi, le procureur de Paris François Molins expliquait qu'Abdelkader Merah
était "apparu en 2007 comme impliqué" dans une filière d'acheminement de jihadistes
en Irak, sans toutefois être mis en examen.
Deux jeunes hommes avaient été arrêtés en Syrie au moment de passer en Irak et
un coup de filet en France avait permis d'interpeller au total onze hommes. Huit
d'entre eux devaient être condamnés à Paris en 2009 à des peines de 6 mois à six
ans.
L'un des deux hommes arrêtés en Syrie, condamné à cinq ans de prison, s'est retrouvé
apparenté à la famille Merah, son père partageant la vie de la mère d'Abdelkader
et Mohamed.
Tous ont gravité à un moment ou un autre autour de la communauté d'Artigat (Ariège)
dirigée par un Franco-syrien Olivier Corel, 65 ans. Ce dernier a confirmé à l'AFP
recevoir des jeunes qui viennent le consulter pour, selon lui, mieux comprendre
l'islam.
Le ministre de l'Intérieur Claude Guéant avait décrit Mohamed Merah comme un petit
délinquant qui s'est radicalisé "dans un groupe d'idéologie salafiste" toulousain,
groupe qui n'était toutefois pas soupçonné par les services d'entretenir de projet
criminel.
Le tueur au scooter a dit dans les discussions qu'il a menées avec les négociateurs
du Raid avant de mourir qu'il aurait acheté ses armes "grâce à des cambriolages
ou des hold-up qu'il faisait pour se procurer de l'argent", a déclaré le coordinateur national du renseignement, Ange Mancini.
"Il les aurait payées 20.000 euros", a-t-il ajouté.