Les patrons de pêche manifestent pour exiger une réponse de Nicolas Sarkozy sur la crise qu'ils traversent
Pierre d'Acunto prud'homme de Sète
Il explique le pourquoi du blocage du port par les chalutiers et les difficultés récurrentes des pêcheurs.
Ceux qui pêchent au chalut à Sète, ils sont encore 22, 20 au Grau du Roi et 9 à Port la nouvelle, ont manifesté hier soir devant le siège des affaires maritimes pour attirer l'attention sur leurs conditions de travail.
En cause : le prix du gasoil à 0,72 euros le litre, le remboursement contraint de certaines aides et la baisse de la ressource.
Ils bloquent encore ce matin une partie du port de Sète avec leurs chalutiers et exigent que Nicolas Sarkozy, en personne, leur réponde.
"Il est de plus en plus difficile de pêcher la sardine ou l'anchois en Méditerrannée" selon les 80 patrons pêcheurs réunis hier soir aux affaires maritimes.
Marins pêcheurs sur un chalutier sétois
Les raisons de la colère
Au total, 700 propriétaires de chalutiers français, dont ceux qui sont rassemblés à Sète, doivent rembourser 87 millions d'euros d'aides européennes accordées entre 2004 et 2008 pour compenser à l'époque l'augmentation énorme du prix du gasoil, déclarées illégales par la suite, a indiqué Nicolas Honoré, sous-préfet et directeur de cabinet de Claude Baland, préfet de l'Hérault.
Hier soir, une délégation a été reçue par Frédéric Blua, délégué à la mer et au littoral à la direction départementale des territoires et de la mer.
"Les propositions de M. Sarkozy pour désamorcer notre action et l'invitation à nous recevoir par le ministre Bruno Le Maire le 19 mars à Paris sont insuffisantes", a précisé à Pierre d'Acunto, major de la prud'homie de Sète, à l'issue de cette réunion.
"Les marins-pêcheurs venus ce soir à Sète avec l'espoir d'être entendus sont très déçus et très remontés. Nous allons bloquer le port de Sète dès maintenant avec les bateaux déjà dans le port, des chalutiers affluent d'autres ports, notamment de Port-la-Nouvelle", a-t-il ajouté.
"Nous sommes trois responsables de la délégation à entamer une grève de la faim dès maintenant dans les locaux de la direction des territoires et de la mer de Sète", a-t-il encore annoncé.
Peu après 22H30, les bateaux se mettaient en place pour le blocus dans le port de Sète, qui se poursuit ce matin.