Mercredi, la cour a entendu l'expert qui a reproduit l'explosion du hangar 221.
La cour d'appel de Toulouse a entendu mercredi l'expert judiciaire qui a reproduit l'explosion du hangar 221.
L'audience a duré sept heures. Sept longues heures durant lesquelles l'expert judiciaire Didier Bergues a exposé puis défendu son fameux "tir 24".
Ingénieur civil au centre d'essais de Grammat, Didier Bergues a donc reproduit l'explosion du hangar 221, le 8 avril 2005. Sa théorie, qui est devenue celle de l'accusation, est un "sandwich" chimique.
Ce qui est à l'origine de la catastrophe, c'est, selon le collège expertal, une succession de couches de nitrates d'ammonium, de DCCNa (produit chloré), associées à de l'humidité. Le nitrate seul n'explose pas, c'est établi, mais mélangé aux deux autres, il produit un gaz extrêmement explosif. Le tir 24 en a fait la démonstration, assure Didier Bergues.
Dans ce cas, pourquoi le mélange n'a-t-il pas détonné dans la benne constituée par Gilles Faure, le salarié chargé du nettoyage des sacs ?, rétorque la défense qui depuis le début conteste vigoureusement cette théorie. Pour Didier Bergues, la réponse est simple : il n'y avait pas d'humidité dans la benne.
L'expert judiciaire n'a pas plus convaincu la défense qu'en 2009, lors du procès en première instance. Les questions des avocats de Serge Biechlin et Grande Paroisse ont été néanmoins mesurées hier. La véritable contre-attaque est attendue aujourd'hui, avec l'exposé de Michel Lefèbvre, expert détonicien belge mandaté par la défense, qui va démonter point par point cette hypothèse du "sandwich".